Rentrée littéraire d'hiver 2024
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ABIGAËLLE MANCINI SAURA-T-ELLE EMPÊCHER L'HISTOIRE DE SE RÉPÉTER ?
Depuis plus de vingt ans, Abigaëlle vit recluse dans un couvent en Bourgogne. Sa vie d'avant ? Elle l'a en grande partie oubliée. Elle est
même incapable de se rappeler l'événement qui a fait basculer sa destinée et l'a poussée à se retirer du monde. De loin, elle observe la
vie parisienne de Gabriel, son grand frère dont la brillante carrière d'artiste et l'imaginaire rempli de poésie sont encensés par la critique.
Mais le jour où Gabriel rencontre la lumineuse Zoé et tombe sous son charme, Abigaëlle ne peut s'empêcher de trembler, car elle seule
sait qui est vraiment son frère... Un roman unique, brillamment construit et impossible à lâcher avant la dernière page. Des personnages
bouleversants qui offrent une voix aux enfants confrontés à la violence des adultes. -
Paul a commis l'irréparable : il a tué son père. Seulement voilà : quand il s'est décidé à passer à l'acte, Thomas Lanski était déjà mort... de mort naturelle. Il ne faudra rien de moins qu'une obligation de soins pendant un an pour démêler les circonstances qui ont conduit Paul à ce parricide dont il n'est pas vraiment l'auteur.
L'Origine des larmes est le récit que Paul confie à son psychiatre : l'histoire d'un homme blessé, qui voue une haine obsessionnelle à son géniteur coupable à ses yeux d'avoir fait souffrir sa femme et son fils tout au long de leur vie. L'apprentissage de la vengeance, en quelque sorte.
Mélange d'humour et de mélancolie, ce roman peut se lire comme une comédie noire ou un drame burlesque. Ou les deux à la fois. -
Quatre ou cinq vies ne suffiront peut-être pas pour sortir de l'enfer. Dans cette banlieue de K. surnommée «le Quartier», à l'ombre des gangs mafieux et des vestiges d'une usine pétrochimique, Illya Grisov et ses frères se débattent sans doute en vain. Trois vieilles babouchkas les couvent pourtant depuis des années du fond de leur mercerie, alors qu'elles savent tout et plus encore - ou bien est-ce seulement pour jouer avec eux. Deux flics vont changer la donne : le sombre capitaine Téliakov et surtout Mikhaïl, une nouvelle recrue incontrôlable, imposée en haut lieu. En pénétrant dans ces terres chiennes, dévastées vingt ans plus tôt par l'explosion de l'usine, ils vont dérégler la symphonie de l'échec. Une jeune femme qu'on dit chamane, Pesha, semble attirer vers le camp voisin des Roms ces êtres de luttes et d'imprécations. Tout est en place : le compte à rebours s'achève au coup de feu qui retentit soudain dans le voisinage. À l'aube d'une journée caniculaire, la détonation emporte l'âme de Lev Grisov, le père d'Illya et de ses frères, et son écho réveille un à un les démons du Quartier.
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« Pourquoi, parmi tous les musées du monde, j'ai choisi d'aller dormir au milieu des Poussin à deux kilomètres de chez moi ? Aimer Poussin, le classique des classiques, il y avait eu, dans cette préférence affichée dès mon adolescence, une part incompressible de snobisme. Passer la nuit au milieu des Poussin était une manière de revenir sur mes années jeunesses. Et sur l'absence de celles de Poussin. Car ce peintre apparait immédiatement classique. De ses années parisiennes, ses années et oeuvres de jeunesse, nous ne connaissons presque rien. Tout ce que nous savons, d'ailleurs, c'est Balzac qui l'a inventé, en faisant du jeune apprenti peintre le héros du Chef-d'oeuvre inconnu.
Les hasards du calendrier ont voulu qu'au moment de cette nuit au Louvre, j'étais justement en train de redécouvrir mon propre chef d'oeuvre inconnu : une oeuvre honteuse et immontable. Il y a vingt ans, en arrivant à Paris, j'avais en effet accroché une petite caméra à mon cou, avec laquelle j'ai filmé mes années d'apprentissage. Il y a là quarante-huit heures de film que j'avais décidé, pour la première fois, de visionner en entier. J'en étais pile à la moitié, à la moitié de ma jeunesse quand j'ai passé une nuit entouré des oeuvres de ce grand peintre sans jeunesse. Et comme je comprenais qu'il ait caché celle-ci, moi qui étais rendu depuis plusieurs jours à la mienne. Car la jeunesse a toujours quelque chose de honteux. Surtout quand on voudrait qu'elle soit celle d'un jeune artiste. Qui devra multiplier les expériences et les échecs, découvrir sa personnalité, rejouer l'éternelle comédie de la montée à Paris et des débuts dans la vie.
Au peintre de l'éternelle maturité qu'est Poussin, j'ai donc essayé de prêter une oeuvre de jeunesse, maladroite et fervente : la mienne. »A. B. -
La fin des années 2020 approche et, entre cyberscience décadente, intelligence artificielle omniprésente et crise climatique plus qu'alarmante, la Terre continue de dérailler. Seuls les trois plus grands milliardaires du monde restent sereins. Lenk, Zimri et Ellen ont fait fortune dans la Silicon Valley et, bien que rivaux, ils ont tout prévu ensemble pour survivre si un jour l'humanité venait à s'effondrer. Or ce jour semble être arrivé. Mais c'est compter sans une jeune influenceuse, Lai Zhen, ancienne réfugiée hongkongaise, qui mène l'enquête sur les plans secrets des ultrariches. Alliée à un groupe d'idéalistes aussi exubérants que remontés, elle se met à rêver à un avenir où les technologies serviraient des causes plus nobles que celles de nous isoler, lobotomiser et forcer à consommer toujours plus. Mais comment reprendre le contrôle du futur ? Entre références bibliques et indigènes, poursuites infernales et course contre la montre, Le Futur se lit comme un jeu de survie palpitant où la trahison plane à chaque instant. Avec son style dynamique, Naomi Alderman signe une allégorie explosive des dérives technologiques et nous balade aux quatre coins du monde pour mieux saisir l'état de nos sociétés qui se déshumanisent à toute allure.
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Arc et Daffy sont jumelles, nées à une minute d'intervalle. Unies par leurs indomptables chevelures rousses, les récits de leur grand-mère et une imagination fertile, les deux soeurs sont inséparables. Ensemble, elles fuient un quotidien sordide en plongeant dans un monde imaginaire. Pourtant, irrémédiablement engluées dans les ténèbres familiales, elles ne peuvent échapper aux fantômes qui les hantent. Devenue adulte, Arc lutte tou- jours avec ses souvenirs lorsqu'on découvre le corps d'une femme noyée dans la rivière.
Bientôt, les cadavres s'accumulent. Alors que ses amies disparaissent autour d'elle, Arc se rend peu à peu à l'évidence : tenir la promesse qu'elle a faite à Daffy de les protéger des puissants remous du "côté sauvage" de l'existence s'avère impossible.
Le nouveau chef-d'oeuvre élégiaque de Tiffany McDaniel est une ode à toutes celles qui ont disparu ou perdu un être cher, qui transcende par une plume virtuose et lumineuse. -
Valentina organise des mariages sur le lac de Côme... Pour le meilleur et pour le pire.
Valentina organise des mariages sur le lac de Côme. Elle adore son métier. D'autant qu'elle peut compter sur une équipe en or. (Et aussi sur Totò, son fidèle teckel nain.)
Sauf que, depuis peu, sa team fait bien plus que l'assister : elle la maintient debout. Car Vale ne se remet pas du départ d'Azzurra, sa meilleure amie. Elle ne trouve du réconfort qu'auprès de Bianca, sa filleule d'un an.
Il faut pourtant continuer d'avancer : des couples lui ont confié l'orchestration du plus beau jour de leur vie - et cette mission est parfois pimentée de surprises... -
Avec les années, Victor est devenu jaloux de son indépendance et de la tranquillité que lui offre sa petite vie insulaire. Il est prêt à tout pour empêcher ses enfants de troubler son existence, surtout au moment où il retrouve un élan de jeunesse auprès de Magalie. Mais sa fille Édith et son fils Jonas, alertés par des mouvements bizarres sur les comptes de leur père, décident de mettre le cap sur son île.
Alors qu'une formidable tempête se déclenche, isolant du monde l'île et ses habitants, Victor, Édith et Jonas sont contraints de se parler, quitte
à se confronter, pour trouver une façon de faire famille.
Avec ce roman choral, Philippe Djian propose un huis clos doux-amer sur fond de nature déchaînée. -
Champion olympique de natation, acteur célèbre, séducteur invétéré, businessman naïf et vite ruiné, Johnny Weissmuller, petit enfant débarqué un jour de janvier 1905 à Ellis Island restera celui qui, d'un seul cri, fera résonner pour toujours l'écho de son incroyable force vitale.
En 1905, John Weissmuller débarque à l'âge de six mois à Ellis Island avec ses parents, immigrés d'Europe Centrale.
À l'âge de huit ans, il est atteint par la polio.
Il apprend à nager dans le lac Michigan. Ce sera une révélation.
À seize ans, il bat un premier record du monde de natation.
À vingt ans il est médaillé d'or aux Jeux olympiques de Paris en 1924. Il ne cessera alors d'enchaîner les records du monde.
À trente ans, il devient une icône du cinéma hollywoodien. Il sera Tarzan, trouvant ainsi le rôle de sa vie. Il jouera douze fois Tarzan jusqu'en 1948 puis deviendra Jungle Jim jusqu'en 1955.
À soixante-dix ans passés, le César Palace de Las Vegas l'engage pour divertir les clients de ses restaurants avec le fameux cri de Tarzan.
Il meurt le 20 janvier 1984, à Acapulco, isolé et malade.
Johnny Johnny n'est pas seulement le roman d'une vie exceptionnelle, une vie faite de cimes et d'abîmes, c'est aussi celui du rêve américain : l'idée que cette terre est bien la terre promise où tout devient possible avec beaucoup de travail et un peu de chance. Travail et chance, rencontres et volonté, c'est ce qui propulsera Johnny Weissmuller vers l'Olympe. Il montera sur la plus haute marche des podiums sportifs, transformant son corps atteint par la polio en une formidable machine à gagner, faisant de l'eau son deuxième élément, puis il prendra la lumière sur les plateaux de cinéma. Hollywood fait de lui un dieu, adulé, mondialement connu, mais cette fabrique de stars, exigeante, omniprésente jusque dans les moindres détails de sa vie privée, finira par le mettre sur la touche pour définitivement l'oublier. Refrain connu, trajectoire mille fois vue de la lumière aux ténèbres.
Mais avant l'effondrement vertigineux noyé dans le whisky et la solitude, il y aura la clameur des bassins du monde entier, les cris électrisés des fans à chaque sortie de film, les équipées magnifiques avec les amis, John Wayne, Errol Flynn, Gary Cooper, la beauté des couchers de soleil à Acapulco admirée de la terrasse du mythique hôtel Los Flamingos où ils se retrouveront et qu'ils finiront par acheter, cinq mariages, la perte d'une fille aimée. Comment ne pas être fasciné par cette histoire qui contient en elle tant d'histoires ? Champion olympique de natation, acteur célèbre, séducteur invétéré, businessman naïf et vite ruiné, Johnny Weissmuller, petit enfant débarqué un jour de janvier 1905 à Ellis Island restera celui qui, d'un seul cri, fera résonner pour toujours l'écho de son incroyable force vitale. -
«Ça commence avec un bateau, le paquebot George Washington, qui emmène le président Wilson en Europe, et ça finira avec le même bateau ramenant le président Wilson aux États-Unis. Entre les deux, je noue des boucles de temps avec passages réguliers au point de Paris 1919, dans l'espoir par-ci par-là de faire apparaître des dieux le long du chemin.» Dans ce voyage littéraire, Grégoire Polet traite la matière historique comme du souvenir personnel, vivant, où tout est intimement lié, tressé, aussi éloignés que les événements ou les personnages puissent paraître. L'écriture circule dans le temps comme le sang dans un corps, descendant dans le dix-huitième siècle, remontant vers aujourd'hui, retournant à 1919... Ainsi chemine-t-on en compagnie de Wilson, qui vient en Europe pour la paix de 1919, mais aussi de Da Ponte, le librettiste de Mozart, qui fait la traversée inverse un siècle plus tôt et s'installe à New York, ou de Goya, de Victor Hugo, de Marcel Proust, qui reçoit le Goncourt justement en 1919 et à qui le narrateur rend une visite importante pour sa compréhension du temps. Ce roman d'une grande virtuosité déborde d'un plaisir d'écriture communicatif. On en sort secoué, avec le sentiment d'avoir vécu une véritable aventure littéraire.
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Depuis toujours nous aimons les dimanches
Lydie Salvayre
- Seuil
- Cadre Rouge
- 1 Mars 2024
- 9782021554557
« Depuis toujours nous aimons les dimanches.
Depuis toujours nous aimons nous réveiller sans l'horrible sonnerie du matin qui fait chuter nos rêves et les ampute à vif.
Depuis toujours nous aimons lanterner, buller, extravaguer dans un parfait insouci du temps.
Depuis toujours nous aimons faire niente,
ou juste ce qui nous plaît, comme il nous plaît et quand cela nous plaît. »
En réponse aux bien-pensants et aux apologistes exaltés de la valeur travail, Lydie Salvayre invite avec verve et tendresse à s'affranchir de la méchanceté des corvées et des peines. Une défense joyeuse de l'art de paresser qui possède entre autres vertus celle de nous ouvrir à cette chose merveilleuse autant que redoutable qu'est la pensée. -
Il faut une vie pour être libre.
Le temps d'un été, Hélène revient s'occuper de son père. Chaque année, une laisse invisible la ramène au pays, dans ce coin perdu qui lui a donné son accent un peu rauque.
Hélène s'est construit une autre vie à Paris, une vie réussie comme on dit, mais dans la maison du lac elle redevient une petite fille obéissante. Rien n'a changé au village, ni les gens, ni cette pesanteur qui vous colle à la peau. Hélène n'est dupe de rien ni de personne, c'est une marque de fabrique chez elle.
Pourtant, cet été, tout se défait. Son frère veut vendre la maison, son père va mourir. Sur le marché, son regard croise celui d'un ancien amant. Leurs corps se retrouvent. Et cet amour d'automne a pour tous
les deux le goût de la liberté. -
Le Cloître
Katy Hays
- Le Livre de Poche
- Le Livre De Poche Policier/thriller
- 6 Mars 2024
- 9782253249580
Ann Stilwell, jeune étudiante d'une ville rurale des États-Unis, arrive à New York pour un stage d'été au Metropolitan Museum of Art. Sur place, elle est assignée au Cloître, un musée gothique réputé pour sa collection d'art médiéval, afin d'assister Patrick Roland, un professeur charismatique et troublant.
Ann se prête volontiers au jeu des théories les plus excentriques de son tuteur et de la très belle et brillante Rachel Mondray. Mais ce qui débute comme de la curiosité universitaire devient vite une obsession lorsqu'une mort mystérieuse révèle l'existence de cartes de tarot du XVe siècle qui pourraient prédire le futur...Addictif, vénéneux, best-seller des ventes au New York Times et déjà traduit en douze langues.Un dénouement qui cueille le lecteur. The New York Times.Une histoire d'ambition cruelle et réussie. The Guardian.La tension et la menace montent graduellement dans ce premier roman exceptionnel. Library Journal.Traduit de l'anglais (États-Unis) par Carole Delporte et Florence Noblet. -
1871, plaines du Montana.
Va-la-Première, élevée au milieu des nuages de poussière rose de sa réserve, est la fille du chef de la tribu des Crows. Alors que l'adolescente rêve d'épouser Gros-Nuage, ce dernier meurt dans une chasse au bison peu avant leur mariage, la plongeant dans un profond chagrin. Son destin bascule le jour où Abe Farwell, un colon commerçant de fourrures, lui offre la promesse d'une nouvelle vie au Canada. Rebaptisée Mary après leur union, elle se trouve tiraillée entre deux mondes, deux cultures, deux noms. Tandis que la tension monte entre les tribus amérindiennes et les trappeurs canadiens, Mary va devoir choisir son camp.
Kathleen Grissom signe ici une grande fresque inspirée de l'histoire vraie de Crow Mary, héroïne courageuse et magnétique, témoin de l'injustice et des massacres des tribus amérindiennes.
« KATHLEEN GRISSOM MÊLE DES RECHERCHES POUSSÉES ET SES FORMIDABLES TALENTS D'ÉCRIVAINE POUR DÉVOILER L'UNE DES ÉPOQUES LES PLUS SOMBRES DE NOTRE PAYS. »
Jim Fergus -
Janice, la cinquantaine, est femme de ménage. La " meilleure de Cambridge ", selon ses clients qui apprécient sa gentillesse, sa discrétion et les menus services qu'elle rend.
Guère aidée par un mari qui la rabaisse sans cesse, Janice se sent insignifiante. Seule qualité qu'elle se reconnaît, une grande capacité d'écoute - qui lui permet de collectionner secrets et histoires que les gens lui confient.
Un jour, l'une de ses clientes lui demande de s'occuper de sa belle-mère âgée de 92 ans. D'abord réticente, Janice accepte à condition que l'acariâtre Mme B. lui raconte son histoire... Et si, sans le savoir, ce duo improbable était en passe d'inventer une thérapie du bonheur ?
Sous un vernis de fausse naïveté et de simplicité, un récit d'émancipation libérateur, sensible et souvent drôle, devenu le succès de l'année en Grande-Bretagne. -
D'un échec naît parfois un nouveau départ.
À la tête d'un grand studio hollywoodien depuis près de vingt ans, Andy Westfield aime son métier plus que tout. Mais il voit son existence s'effondrer quand il est licencié du jour au lendemain. Afin de passer ce cap difficile, il part se réfugier en Angleterre, dans une petite station balnéaire.
Là-bas, il fait la connaissance de Violet Smith. La jeune femme, ancienne journaliste, aspire elle aussi à retrouver la paix après une série de drames personnels. Contre toute attente, c'est ensemble qu'ils vont écrire le scénario qui leur ouvrira des portes que tous deux pensaient fermées à jamais. Sont-ils à l'aube d'un nouveau départ ? -
Perdre la mémoire, ce serait le pire, ce serait se perdre.
Alors Nathalie Rykiel couche sur le papier une mère guerrière indémodable, aînée d'une sororie de cinq, des tantes aussi indispensables que compliquées, un père prêt à tout pour Sonia, un petit frère aveugle qui deviendra grand musicien. Contre la mélancolie, elle se fabrique de l'exceptionnel... Que sa vie soit un roman ! À travers ses souvenirs et des témoins poignants comme un fauteuil crapaud, un sac Kelly ou une robe de chambre casanière, Nathalie Rykiel raconte une enfance indélébile, une jeunesse éprouvante, et la jouissance enfin, aujourd'hui, de la liberté. « D'avoir eu tout cela, quand je meurs, ce sera le bonheur. »
Nourri de photographies inédites, un texte infiniment sensible, plein de poésie et d'humour, sur la filiation, la mémoire, l'amour, un destin particulier qui rejoint celui de chacun. Un hymne à la vie, qu'elle voit comme une drôle de tragédie. -
Heim Hochland, en Bavière, 1944. Dans la première maternité nazie, les rumeurs de la guerre arrivent à peine ; tout est fait pour offrir aux nouveau-nés de l'ordre SS et à leurs mères «de sang pur» un cadre harmonieux. La jeune Renée, une Française abandonnée des siens après s'être éprise d'un soldat allemand, trouve là un refuge dans l'attente d'une naissance non désirée. Helga, infirmière modèle chargée de veiller sur les femmes enceintes et les nourrissons, voit défiler des pensionnaires aux destins parfois tragiques et des enfants évincés lorsqu'ils ne correspondent pas aux critères exigés : face à cette cruauté, ses certitudes quelquefois vacillent. Alors que les Alliés se rapprochent, l'organisation bien réglée des foyers Lebensborn se détraque, et l'abri devient piège. Que deviendront-ils lorsque les soldats américains arriveront jusqu'à eux ? Et quel choix leur restera-t-il ? Reconstituant dans sa réalité historique ce gynécée inquiétant, ce roman propose une immersion dans un des Lebensborn patronnés par Himmler, visant à développer la race aryenne et à fabriquer les futurs seigneurs de guerre. Une plongée saisissante dans l'Allemagne nazie envisagée du point de vue des femmes.
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Alaska, 1956. Marie et Lawrence se rencontrent et décident de se marier. Dès lors, leur grand projet devient d'aménager parcelle de 150 acres qu'ils viennent d'acquérir. Pour Lawrence, voici enfin l'occasion de s'intégrer à un monde qui n'a jamais tenu ses pro- messes. Pour Marie, cette terre est le moyen d'échapper à l'avenir vide qu'elle redoute.
Certes, le pari peut sembler risqué, mais cela vaut toujours mieux que de n'avoir aucun projet. Au cours des années qui suivent, tout en travaillant leur terre, Marie et Lawrence se découvrent progressivement et doivent faire face à tout ce qu'ils ignoraient l'un de l'autre.
Pendant ce temps, l'Alaska devient un État, elle se modernise et change en profondeur.
Marie et Lawrence parviendront-ils, eux, à se réinventer ?
Immersif, sauvage, empli de vie et de nature, La Clairière magnifie les nécessaires épreuves à surmonter pour former une famille alors que meurt un nouvel État. -
Un soir ordinaire de violences conjugales, quand la victime consentante dit non, et ôte la vie de son compagnon et persécuteur.À la croisée des chemins et des tribunaux, autour de Diane, avocate, se nouent et se dénouent les destins. Laura accusée du meurtre de son conjoint, la petite Jeanne victime d'inceste, qui va tenter de se reconstruire. Comment certains ont pu se retrouver là ? Que vont-ils devenir ? On les découvre, on s'y attache, on vit avec eux le temps d'un procès. Tantôt du côté des victimes, tantôt de celui des coupables ; mais la frontière est-elle si évidente ? Entre la droiture de la justice et l'ambivalence des êtres, les individus évoluent sur des lignes de crêtes mouvantes.Dans son premier roman, Tiphaine Auzière nous plonge au coeur de la justice, elle décompose le mécanisme des assises, on écoute le ressac des vies brisées, on entre dans les considérations parfois contradictoires de la plaidoirie, finalement on se questionne sur sa propre posture ; qu'aurions-nous fait à leur place ?
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48 indices sur la disparition de ma soeur
Joyce Carol Oates
- Philippe Rey
- Roman Etranger
- 14 Mars 2024
- 9782384820740
Tandis qu'une jeune artiste disparaît mystérieusement, sa soeur cadette décide de rassembler les indices afin de faire la lumière sur son sort
Qu'est-il arrivé à Marguerite Fulmer ? Le 11 avril 1991, la jeune artiste à qui tout réussissait a quitté la demeure familiale, pour ne jamais revenir. Sans laisser la moindre explication, juste une chambre en désordre. Vingt-deux ans plus tard, sa soeur Georgene, mouton noir de la famille, entreprend de traquer en quarante-huit chapitres les maigres indices susceptibles d'élucider cette disparition : à commencer par une " robe-nuisette " Dior en soie blanche abandonnée sur le sol...
Peu à peu, Georgene résout une partie de l'énigme mais reste confrontée aux questions lancinantes : Marguerite s'est-elle enfuie pour échapper à l'un de ses soupirants ? A-t-elle été la victime d'un tueur en série local ? Ou assassinée par son mentor et collègue, le peintre Elke, qui a exploité sa mort dans une collection de tableaux macabres ? Mais les ruminations de la cadette révèlent aussi son caractère jaloux et instable. Serait-elle à l'origine de l'irréparable ?
Récit fragmenté où Joyce Carol Oates démontre une fois encore un art du suspense inégalé,
48 indices sur la disparition de ma soeur dresse les portraits kaléidoscopiques d'une femme, dont la mémoire est honorée de tous, et de sa soeur, élevée à l'ombre d'une idole trop vite façonnée. Un jeu de piste délicieusement féroce. -
De l'amour des chiens
Rodrigo Blanco Calderón
- GALLIMARD
- Du Monde Entier
- 29 Février 2024
- 9782072933493
À l'ombre du mont Ávila et de son Hôtel Humboldt, Caracas, capitale du Venezuela, est, comme le pays tout entier, en proie à une profonde crise. La ville se vide de ses habitants et s'emplit de chiens abandonnés. C'est dans cette société menacée par la déshérence que le général Martin Ayala confie par testament à son beau-fi ls, le critique de cinéma Ulises Kan, la mission de mettre sur pied une fondation pour sauver les chiens errants. Or, c'est compter sans l'opposition farouche des enfants du vieux militaire, les jumeaux Paul et Paulina, dont les motivations ne sont, hélas, pas seulement fi nancières. Elles laissent deviner les dessous d'une histoire familiale aussi conflictuelle que fascinante, et dans laquelle abondent les cadavres dans les placards - notamment celui d'un chien, détenteur d'un secret explosif.
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Le 8 janvier 2020, le vol 752 d'Ukraine International Airlines reliant Téhéran à Kiev s'écrase six minutes après le décollage entraînant la mort des 176 passagers et membres d'équipage. Ce crash survient dans un contexte de tensions extrêmes entre l'Iran et les États-Unis.À travers l'histoire de sa cousine Niloufar Sadr, présente sur ce vol, Négar Djavadi relate cette tragédie. Traumatisme national, la chute du PS752 est l'un des événements qui annoncent le mouvement révolutionnaire qui s'est emparé de l'Iran à l'automne 2022.
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Nous nous verrons en août
Gabriel Garcia Marquez
- Grasset
- En Lettres D'ancre
- 13 Mars 2024
- 9782246836322
Nous nous verrons en août est le roman inédit de Gabriel Garcia Marquez, prix Nobel de littérature en 1982. Cette sortie mondiale est un événement éditorial majeur qui advient une dizaine d'années après la disparition de l'écrivain colombien, en 2014.
Chaque seize août, Ana Magdalena Bach prend un ferry pour se rendre sur une île des Caraïbes où est enterrée sa mère. Malgré la splendeur d'une lagune peuplée de hérons bleus, elle se contente de déposer un bouquet de glaïeuls sur sa tombe, ne passe qu'une nuit dans le vieil Hotel del Senador et retourne chez elle avec le bac du lendemain. Mais l'été de ses quarante-six ans, ses habitudes sont bouleversées. Le soir du seize août, Ana Magdalena remarque un homme qui finit par lui offrir un verre sur un fond de boléro. Lorsqu'elle se retrouve avec lui dans sa chambre, elle réalise que c'est la première fois qu'elle trompe son mari Domenico.
Prise pour une prostituée par cet homme dont elle ne connaît même pas le nom, Ana Magdalena repense sans cesse à lui. Enfin de retour sur l'île, le seize août suivant, Ana Magdalena ne retrouve pas son amant. Débute néanmoins une nouvelle phase de sa vie où chaque été, elle connaîtra une nouvelle aventure. De l'évêque en vacances au tueur en série en passant par l'ami d'enfance, Ana Magdalena multiplie les rencontres estivales tout en laissant son mariage partir à vau-l'eau. Lorsqu'elle comprendra la raison pour laquelle sa mère a choisi ce coin des Caraïbes comme ultime demeure, cette spirale érotique pourra-t-elle enfin se terminer ?
Nous nous verrons en août est un roman d'une intense sensualité. Avec la découverte de la passion à l'âge mur, Gabriel Garcia Marquez déploie tout son humour pour brosser le portrait d'une femme libre. Des retrouvailles avec un immense écrivain autant qu'une publication historique.