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Claire Cam
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« Bien chères soeurs, » : si l'adresse de cette Lettre d'un frère à ses soeurs (moins une) sonne comme une prière, l'incipit résonne comme un coup de poing : « La soeur deuze est bien morte. » À la suite de l'incinération de sa soeur, le temps d'une journée entamée au petit matin sous le signe de l'alcool, un frère, unique garçon de la fratrie, prend la parole et déverse dans un flot de mots hostiles et triviaux la violence des liens familiaux, un amour pour le moins ambigu transformé en devoir d'aimer. Ne s'excluant pas de la folie de ce cercle familial fait de clôtures, véritable zone d'enfermement, c'est un homme obsédé par sa propre déchéance et au bord du gouffre qui se livre, chargé de cette « besogne d'être pour vous jusqu'après ma vie votre frère ».
D'une écriture nerveuse et incisive, puissante et terriblement imagée, Claire Le Cam fait entendre la voix comme infestée du frère, sa parole « objectivement insupportable et tragique », et dépeint ainsi sans filtre une famille engluée, déboîtée. -
Des lignes de janvier à avril valent pour tous les mois et toutes les lignes
Claire Le cam
- Isabelle Sauvage
- 16 Novembre 2017
- 9782917751831
Bien sûr, il fallait que Claire Le Cam prenne à contrepied la nomination de notre collection « pas de côté » avec cette digression sur la ligne pour mieux s'y inscrire...
« j'écris des lignes j'écris sur des lignes parce que je n'écris pas [...] j'écris sur des lignes pour me donner du courage à écrire j'écris sur des lignes parce que dans le métro ça n'est pas facile d'écrire hors des lignes... » et ainsi tout au long d'un texte essoufflé, sans pause aucune, sans ponctuation, sans majuscule.
On le voit, ce carnet de lignes dans le métro (encore des lignes), les pages qui se noircissent de lignes d'écriture, et si « ça pourrait ressembler à une punition faire des lignes recopier des lignes », si l'auteure se dit en panne d'écriture, elle aime trop « apprivoiser la ligne » et elle a trop d'humour pour ne pas mettre son grain de sel dans cet exercice en apparence un rien gratuit et de loin le dépasser. Ainsi, l'air de rien, défilent ligne de vie, ligne de conduite, lignes du corps (garder sa ligne), lignes de coeur, lignes de la main, ligne de démarcation, pêche à la ligne, lignes qui pèchent... « il faut passer cette phrase à la ligne comme il faut passer à autre chose à une autre étape de vie à une autre couche de peau », il faut « des lignes pour croire que chaque signe sert comme mon vote ce dimanche on est bien dans la merde ». Oui, il fallait que Claire Le Cam écrive ces lignes « parce que personne ne peut le faire à [s]a place » - et questionner sa place à elle, et nous interroger sur la nôtre. -
Souvenirs du paradis
Claire Le cam, Princesse camcam
- Magnard
- Mes Premiers Romans
- 13 Mars 2018
- 9782210963047
Le grand-père d'Azélor a une maladie qui fait qu'il remplace certains mots par d'autres sans s'en apercevoir. Du coup, Azélor est un peu devenu son traducteur. Il a même commencé à rédiger un dictionnaire : la « cafetière », c'est la chambre ; la « cruche », le livre et la « casserole », leur chien... Le seul mot qui n'a pas changé, c'est Mady, le prénom de sa femme adorée. Mady reste Mady.
Au fond, Azélor l'aime bien comme ça, son Pady. Ses parents, eux, sont plus tendus, et ils sont soulagés à l'idée de prendre quelques jours de vacances en amoureux pour «se changer un peu les idées», comme ils disent. Mais la veille du départ, la clé de la petite commode où sont rangés leurs billets disparaît mystérieusement. Puis, celle de la salle de bain, puis, celle de la boîte aux lettres... Personne n'y comprend rien et les parents sont au bord de la crise de nerfs. Azélor est bien décidé à comprendre ce qui se passe.
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