«C'était trop. Trop vite, trop tôt. Trop peu préparé à ce nouvel assaut de souffrance et de regrets. Trop de colère contre le destin. Trop de morts. Trop de prières et de miséricorde. Trop de Toussaint aux beaux jours. Trop de plus jamais.»En l'espace de six mois disparaissent successivement la mère et le frère de l'auteur. Tandis qu'ils affrontent la maladie surgit un secret qui réécrit l'histoire de la famille.
Il y a soixante ans, le 25 novembre 1959, disparaissait Gérard Philipe. Il avait trente-six ans. Juste avant sa mort, ignorant la gravité de son mal, il annotait encore des tragédies grecques, rêvait d'incarner Hamlet et se préparait à devenir, au cinéma, l'Edmond Dantès du Comte de Monte-Cristo. C'est qu'il croyait avoir la vie devant lui. Du dernier été à Ramatuelle au dernier hiver parisien, semaine après semaine, jour après jour, l'acteur le plus accompli de sa génération se préparait, en vérité, à son plus grand rôle, celui d'un éternel jeune homme.
Vingt ans après Pour Jean Prévost , Jérôme Garcin fait le portrait d'un autre écrivain-résistant que la France a négligé et que l'histoire a oublié. Il s'agit de celui de Jacques Lusseyran, né en 1924. Devenu aveugle à huit ans, Lusseyran s'engage dans la résistance avant d'être déporté à Buchenwald. Revenu des camps, il s'expatrie en Amérique où il est nommé professeur de français avant de mourir d'un accident de voiture à quarante-sept ans.
Un roman à couper le souffle et un hommage à un homme d'exception qui a choisi de transformer ses faiblesses en forces.
L'enfance de Jérôme Garcin a été marquée par deux grands-pères éminents, le neurologue Raymond Garcin et le pédopsychiatre Clément Launay, qui avaient en commun d'être des humanistes, toujours à l'écoute du patient. Ils étaient issus de longues dynasties médicales.
Après eux, cette chaîne s'est interrompue. Pourquoi ? C'est à cette question que tente de répondre ce livre, croisant l'histoire intime d'une famille et les mutations récentes d'une discipline. Marqué très jeune par la mort de son frère jumeau puis par celle de son père, Jérôme Garcin évoque avec une justesse touchante les fantômes de sa famille, « pour les empêcher de mourir une deuxième fois ».
«Bartabas a inventé ce qui n'existait pas. Il façonne avec ses mains fortes et graciles de la splendeur éphémère. Ce rebelle que le chamanisme a pacifié, ce nomade que l'équitation a conduit à l'extase, cet ambitieux dont la patience a été l'arme secrète, ne ressemble à personne, sauf à lui-même, qui reste une énigme.J'ai voulu exprimer ici la chance que nous avons d'être ses contemporains. Je sais trop qu'il ne restera presque rien, lorsqu'il aura disparu, de ce qu'il a créé sous des chapiteaux de bois et de toile. Je sais aussi que les films de ses spectacles sont impuissants à restituer la magie du vivant, les parfums et les couleurs du cérémonial nocturne dont il est le spectral officiant. Déjà Zingaro, le frison que l'on croyait invincible, l'éternité en muscles noirs, est mort. Et puis je me méfie de Bartabas. Je le sais capable de s'éclipser aussi vite qu'il est apparu. Il ne s'installera pas, si s'installer, c'est abdiquer.»Portrait d'un artiste universel qui a réinventé le spectacle équestre et roman d'un homme qui a construit, sous une identité fictive, un monde imaginaire, Bartabas, roman est aussi le récit d'une amitié fraternelle, botte botte sur les chemins de traverse.
Postface inédite de l'auteur
À la veille de ses six ans, Olivier fut fauché par une voiture. Il ne survécut pas à l'accident. Il était le frère jumeau de Jérôme Garcin. Olivier a grandi en lui, en même temps que lui. Une présence fantomatique qui lui a donné très tôt le goût du repli, et un étrange rapport à l'existence. Dans ce récit, Jérôme Garcin remonte le fil de ses souvenirs, met en regard les grands textes littéraires ainsi que les écrits scientifiques consacrés à la gémellité, et retrouve à chaque fois un peu de ce frère perdu. Un jeu de miroir et de mémoire pour tenter de dire ce drame qui a déterminé sa vie. Olivier prolonge La chute de cheval et Théâtre intime, deux récits autobiographiques parus aux Éditions Gallimard.
'Le 8 septembre 1914, Jean reçut sa feuille de route. Il la baisa, la caressa, la respira. Il pleura aussi, mais de joie en lisant et relisant sa convocation. Car il était attendu, deux jours plus tard, à la caserne de Libourne où il partit avec cette fe
Un jour d'été, barbara se prit d'affection pour un petit garçon de six ans.
C'était gabriel, le fils de jérôme garcin. ce fut le début d'une affinité élective entre la chanteuse et l'auteur. jérôme garcin a hésité avant d'accepter de la raconter à travers ce portrait intime. tout en élégance et discrétion, claire de nuit ressuscite le visage de barbara, ses regards, ses mains, ses objets. est-il possible de peindre barbara autrement qu'en dame en noir ? claire de nuit apporte une réponse humble mais lumineuse.
Doyenne de toutes les émissions de radio en Europe, Le Masque et la plume, diffusée le dimanche soir sur France Inter, a fété ses 60 ans. Ce programme culturel, où des critiques débattent de littérature, de cinéma et de théâtre, est devenu une mythologie française.
Jérôme Garcin, qui anime Le Masque depuis vingt-six ans, en raconte l'étonnante destinée sous la forme d'un abécédaire : Artisanat, Bastide, Charensol, Cinéma, Générique, Méchanceté, Polac, Tournées, Vaches, Verbatim, Xanax ou Zeugma sont autant de manières de découvrir les secrets de l'émission, de sa fabrication et de son exceptionnelle longévité. Nos dimanches soir est surtout un récit où l'écrivain raconte sa propre histoire dans le miroir de ce Masque qui lui ressemble et de cette plume qui le définit.
"En équitation comme dans l'armée, Etienne savait combien c'eût été vain de vouloir casser les rebelles, soumettre les acariâtres, et qu'il était impossible d'atteindre la légèreté par la force, le brillant par la colère.
Même les étalons les plus impérieux, il ne les avait pas combattus. Au contraire, il n'avait eu de cesse de vouloir les comprendre pour mieux s'en faire des alliés. Quel que fût le cheval, il n'aspirait qu'à se passer des aides. Il rêvait en effet de régner sans poids ni appuis, par le seul souffle de la botte, la caresse du cuir et la profondeur de l'assiette. Monter n'était plus alors une activité physique, c'était une pensée pure, un acte de foi."
«27 août 2005Dernier galop dans la plaine arasée de l'été déjà finissant. Dernière cueillette de mûres, et l'Eaubac gourmand qui s'arrête le long des haies épineuses et incline sa tête curieuse vers ma main gorgée de juteuses douceurs. Dernière plongée dans les sous-bois où je serre si fort et embrasse son encolure de velours pour éviter les branches basses et le laisser m'emmener, comme un fils donne la main à son père. Dernier trotting sur les petites routes, et je ferme les yeux, et je ne vois qu'avec mon corps en lévitation, et j'oublie tout, bercé par le rythme cadencé des fers sur le macadam tiède. Derniers frissons. Dernière promenade amoureuse, animale, végétale, sous un ciel d'accompagnement, dans une lumière d'autrefois qui lentement décline.» Jérôme Garcin.
Le premier écrivain que, derrière une porte vitrée, il a vu au travail, c'était son père.
Depuis, Jérôme Garcin n'en finit pas de s'introduire chez les auteurs qu'il aime et qui lui ouvrent leur maison comme on ouvre un livre, pour quelques confidences et de nombreux souvenirs. Au programme de ce voyage littéraire par mots et par vaux, plusieurs étapes : la terrasse angevine de Julien Gracq, la lande bretonne chère à Jean-Marie Gustave Le Clézio, le Paris rive droite de François Nourissier, le Paris rive gauche de Sempé...
Sans oublier de partir à l'étranger : à Londres chez Julian Barnes dans l'attente de deux mystérieuses oies, à Francfort-sur-le-Main pour guetter les écureuils avec Gabrielle Wittkop... Jérôme Garcin poursuit un étonnant périple littéraire. En avion, en voiture, à pied, et parfois même à cheval.
Où l'on rencontre un vieil organiste, deux grands comédiens, un cul-de-jatte, des hommes en noir et des enfants ; où l'on pénètre dans des forêts, les haras, les box et sur la plage à marée basse ; où l'on découvre en plongée une certaine Angleterre, une lointaine Bretagne et un secret pays d'Auge ; où il est question de désir, de plaisir, de sacerdoce, de rupture et de sixième sens ; où l'on regrette souvent, avec Spinoza, que «l'homme n'ait pas la perfection du cheval».
En 1957, Roland Barthes publie les Mythologies.
De la DS au steak-frites, de l'abbé Pierre au courrier du coeur, « il fait le portrait brillant et acide de la société française de consommation à travers ses icônes économiques, domestiques, politiques et culturelles. Un demi-siècle plus tard, ce tableau de moeurs a gardé tout son éclat. Fidèle aux principes, sinon idéologiques, du moins sémiologiques de son auteur, nous ouvrons, à notre tour, le bazar des années 2000 ».
(Jérôme Garcin). Une soixantaine de « nouvelles mythologies » sont rassemblées dans cet ouvrage dirigé et préfacé par Jérôme Garcin. Du 4 x 4 au corps nu d'Emmanuelle Béart, du sushi à l'écran plat, en passant par l'euro, le commerce équitable, les capsules Nespresso ou le blog, une soixantaine d'écrivains, de philosophes, de sociologues dressent le portrait de la société française de ce début de millénaire.
Parmi ceux-ci, Jean-Paul Dubois, Philippe Delerm, Catherine Millet, Daniel Sibony, Charles Dantzig, Philippe Sollers, Gilles Lipovetsky, Frédéric Vitoux, Jacques Drillon, Patrick Rambaud, Jacques-Alain Miller, Boris Cyrulnik, etc.
Où il est question de lever l'hippothèque et de manège intime, où l'on admire les équidés seigneuriaux de Géricault et les percherons de Rosa Bonheur, où l'on monte les cinq mille dadas de Flaubert et l'on philosophe avec Bartabas, où l'on réfléchit à la relation qui unit l'homme au cheval et l'on éperonne les arts au passage. Tel est Galops, exercice de voltige littéraire avec chevaux.
Treize ans après la mort de l'énigmatique François-Régis Bastide, auteur de La fantaisie du voyageur, fondateur du Masque et la plume, ambassadeur de France à Copenhague et à Vienne, Jérôme Garcin se souvient de cet écrivain- musicien qui a tant compté pour lui et que l'époque a oublié.
Le 1?? août 1944 tombait, au pied du Vercors, Jean Prévost, alias capitaine Goderville, les armes à la main. Il avait quarante-trois ans, la fureur de vivre libre, et la passion d'écrire.Romancier, essayiste, poète, ce chroniqueur brillant de La NRF avait publié une trentaine de livres et travaillait encore à une étude sur Baudelaire quand il entra dans la Résistance. Élève d'Alain, complice de Saint-Exupéry, et protégé de Martin du Gard, il a été journaliste, champion de boxe, et stendhalien...Curieux de cinéma, d'architecture, d'économie, de politique et de sport, ce normalien au tempérament fougueux fut sans doute, dans les années 30, l'intellectuel le plus curieux de son siècle. Il rêvait de le comprendre et ambitionnait d'être utile à ses contemporains.Jérôme Garcin raconte, en les mêlant intimement, l'oeuvre et la vie de l'auteur de Dix-huitième année. Avec ferveur, il sort de l'oubli un grand esprit; avec émotion, il plaide pour qu'on relise, cinquante ans après sa mort, cet humaniste exemplaire.
«Même à la veille du supplice, je persiste et signe. En politique comme ailleurs, y compris en amour, le succès est à ceux qui savent jouer, sur la scène publique, des rôles de composition et connaissent les lois de l'éloquence. Je crois la rhétorique plus forte que les idées. Je crois le mensonge plus prégnant que la sincérité. Je crois qu'il faut apprendre très tôt à taire ses enthousiasmes, ses détestations, et même ses idéaux ; ne jamais offrir à l'ennemi l'occasion de vous percer. La franchise, qui est d'ailleurs une illusion, ne m'a jamais valu que d'être méprisé et davantage critiqué. Je crois que l'habit fait le moine, que l'acteur est dans ce qu'il proclame et dans les poses qu'il ne laisse de prendre sous des costumes d'emprunt. Je suis toujours parti du principe que le monde dans lequel je vivais était corrompu (qu'il fût coiffé d'une couronne ou d'un bonnet phrygien n'y changeait rien) et qu'il était non seulement ridicule mais surtout vain de lui opposer une morale. L'Histoire nous a appris que la vertu ne peut rien contre le vice et que, pour triompher des cyniques, il s'agit d'être plus cynique encore.»
«C'était un après-midi d'été de la fin des années soixante-dix, dans le théâtre à ciel ouvert de Petit-Couronne. Je venais de rencontrer Anne-Marie, qui, dans Le Cid, interprétait la fière Infante. Pendant les répétitions et les ultimes réglages sous un soleil déclinant, une ombre vint s'asseoir à mes côtés, sur les gradins, et en silence me prit la main. C'était Anne Philipe, dont je ne saurai jamais si elle venait, ce jour-là, applaudir sa prometteuse fille de vingt ans ou se souvenir de l'immortel Rodrigue d'Avignon.Peut-être n'ai-je écrit Théâtre intime que pour répondre, longtemps après, à cette question restée en suspens. Qui jouait sur scène, ou plutôt qui voyait-on jouer ? Quel coeur battait sous cette longue robe d'Infante : une fille sans père ou la fille d'un mythe ? La jeune femme que j'aimais ou celle qui, dans la lumière des projecteurs, déjà ne m'appartenait plus ?Dans les coulisse de ce Théâtre intime, où le rideau s'ouvre sur L'Annonce faite à Marie et tombe sur L'Alouette, il y a aussi trois enfants qui sourient. Ils appartiennent à la première génération pour laquelle le père tutélaire d'Anne-Marie est déjà une image floue, une légende à la dérive, un Cid qui lentement s'éloigne de la mémoire collective. J'ai voulu, à ma façon, les leur restituer.»Jérôme Garcin.
1. Agent. a) Celui qui agit, contrairement à celui qui subit l'action. b) Ce qui produit un effet déterminé, force, corps ou substance intervenant dans la production de certains phénomènes. Exemple : agent atmosphérique.
2. Agent. a) Personne chargée, en affaires, d'agir pour le compte d'autrui, jouant le rôle d'intermédiaire dans des opérations commerciales, industrielles et financières. Exemple : agent de change ou d'assurances. b) Employé d'une société ou d'une administration. c) Agent secret : espion, membre d'un service de renseignements.
3. Agent. a) Agent artistique : imprésario procurant des engagements aux artistes moyennant rémunération. b) Agent littéraire : intermédiaire contractuel entre les auteurs et les éditeurs. Exemple : Klara et Hilda Gottwald, alias « les soeurs de Prague », dont l'agence artistique et littéraire a connu à Paris, au début des années 2000, une ascension et une chute retentissantes.
350 écrivains « La première édition de ce livre a quinze ans. C'est à Michel Tournier que, en 1988, j'avais emprunté le principe diabolique et le protocole solennel de ce Dictionnaire, ou plutôt de cet auto-dictionnaire. Je venais en effet de lire, dans Petites proses (1986), sa propre nécrologie. Il me semblait qu'il y avait, sur ce modèle, matière à un dictionnaire d'un type nouveau, dont les notices, au lieu d'être rédigées par des professeurs sévères et des journalistes pressés, seraient écrites par les intéressés en vertu du principe selon lequel jamais l'on n'est si bien servi que par soi-même. Cela constituerait à la fois une anthologie des écrivains par eux-mêmes, un autoportrait collectif de la littérature contemporaine et un répertoire d'adieux en forme d'aphorismes. J'invitai donc mes contemporains à sacrifier à cet exercice de style. Contre toute attente, deux cent cinquante écrivains me répondirent.
J'ai accepté de prolonger l'entreprise et de lui faire passer le cap du millénaire.
Dans cette pension de famille où les vivants trinquent avec les morts, nous avons donc fait entrer quelque cents nouveaux auteurs, pour la plupart apparus pendant cette dernière décennie. Ils ajoutent à l'idée protéiforme que l'on doit se faire de notre littérature contemporaine. Ils montrent l'étendue du paysage que le temps transforme et qui va désormais d'Edmonde Charles-Roux à Nancy Huston, de Michel Déon à Régis Jauffret, de Boileau-Narcejac à Iegor Gran, d'Eugène Guillevic à Homéric, du romancier de L'Imprécateur à celui de 99 francs... ».
JÉRÔME GARCIN
l'émission la plus célèbre de france inter devient un livre.
revivez les morceaux choisis d'une année de polémiques et de passions, délectez-vous du brio, des bons mots, de la pertinence ou de la mauvaise foi des masquiens à la tribune, riez à la lecture du courrier vengeur des auditeurs, découvrez les livres que vous n'avez pas lus ou les films que vous avez ratés, rêvez aux pièces de théâtre que vous ne verrez plus, cardez la trace d'une année de bonheur.
A l'Isle-sur-la-Sorgue, René Char montre la tombe de son chien Tigron et observe, à la jumelle, la mue des couleuvres. Dans le cimetière suisse de Ropraz, à la nuit tombée, Jacques Chessex se couche sur les tombes pour dialoguer avec les morts. En Bourgogne, Henri Guillemin peste contre Jean-Paul II. A Saint-Florent-le-Vieil, Julien Gracq ne va plus à l'église et regrette la messe en latin de son enfance. Le châtelain bourguignon Claude Lévi-Strauss et le «promeneux» ardennais André Dhôtel ramassent des champignons. Jean-Marie Gustave Le Clézio s'apprête, en famille, à quitter Nice pour le Nouveau-Mexique. A Paris, Patrick Modiano déménage et traverse la Seine. Il rejoint cette rive gauche où Julien Green vit dans un appartement qui évoque la Georgie de ses parents. Anne Philipe passe son dernier été à Ramatuelle... Jérôme Garcin part à la rencontre des écrivains, traverse la France et la Suisse, lit tout ce qui s'y publie de meilleur. Il n'a donc eu qu'à puiser dans ses souvenirs, ses émotions ou ses lectures. Familières et savantes, ses promenades littéraires épellent des paysages, déchiffrent des visages, parcourent des oeuvres. Elles donnent envie de lire et de voyager.