"Cry-Baby" avec Johnny Depp dans un de ses premiers rôles ? C'est lui. "Serial Mother" mettant en scène une Kathleen Turner en mère tueuse sur fond pastel ? Lui encore. "Pink Flamingos" avec l'iconique drag-queen Divine ? Vous avez deviné, c'est lui aussi. À 74 ans, John Waters, le "Pape du trash", revient avec un récit à mi-chemin entre Mémoires et livre de conseils dévoyés regorgeant d'anecdotes de tournage et d'expériences personnelles, d'hommages et d'exercices d'admiration (Warhol ; Pasolini ; Tina Turner ; Patty Hearst...), d'humour irrévérencieux et de punchlines ravageuses.
Tour à tour décrite comme artiste conceptuelle, photographe, vidéaste et même détective, Sophie Calle a développé une pratique immédiatement reconnaissable, alliant le texte à la photographie pour nourrir une narration qui lui est propre. Elle fait désormais partie des plus grandes artistes du XXIe siècle.
Membre de l'agence Magnum, le photographe Harry Gruyaert est un des chefs de file de la photographie en couleur. Il a contribué à imposer les valeurs chromatiques, leur spécificité et leur maîtrise, comme substances de l'écriture et de l'acte photographique contemporains ; explorant toutes les potentialités de la "matière couleur", il offre des photographies couleurs remarquables, encore rehaussées par sa maîtrise du cadrage et de la composition, qui rendent magnétiques les lieux qu'il photographie.
Nouvelle édition entièrement remaniée jusqu'à ses derniers travaux photographiques.
Surtout connue pour ses travaux en architecture, en urbanisme et en design de mobilier, Charlotte Perriand a pourtant développé, au cours de son oeuvre, une « parenthèse photographique » durant l'entre-deux-guerres. Pratiquée à titre personnel et dans le cadre de ses recherches, la photographie de Charlotte Perriand s'avère prolixe : clichés documentaires, photos brutes, photomontages militants ancrés dans les luttes politiques et sociales de son époque.
Aborder son oeuvre du point de vue de la photographie revisite l'histoire du médium en soi : Charlotte Perriand est de ces « non-photographes » qui annoncent l'avènement de l'image comme langage hégémonique et transversal de communication. Pionnière de la modernité, la photographie est pour Charlotte Perriand une machine à créer, à communiquer, économique, rapide, capable de traduire le regard de « l'homme nouveau », d'appréhender le monde et de l'exprimer ; pour elle, c'est une machine à révéler, à noter et à émouvoir.
Catalogue de l'exposition "Ouvrir l'album du monde" au musée de quai Branly (4 avril-2 juillet 2023).
Véritable plongée dans la photographie à l'aube de sa diffusion hors des frontières de l'Europe dès le XIXe siècle, cet ouvrage offre la première histoire des débuts de la photographie mondiale, décentrée et polyphonique. Pour cela, il prend comme socle la collection de photographies du musée du quai Branly, collection de référence pour la représentation du monde extra-européen dans les premières années du médium. S'appuyant sur l'expertise d'une cinquantaine d'auteurs, il approfondit cette étude des trajectoires et géographies de la photographie dans le monde afin de mieux comprendre son développement, sa diffusion et ses appropriations à l'échelle locale au XIXe siècle.
D'abord apprentie chez un photographe de quartier, puis laborantine et photographe au magazine Votre beauté, Dolorès Marat, née en 1944, commence, à presque 40 ans au milieu des années 1990, une oeuvre personnelle peuplée d'énigmes et d'ambiances étranges, de figures séduisantes et sensuelles, de scénarios sans issue.
Le flou de bougé est la composante reconnaissable du travail de Dolorès Marat. Elle se hâte de photographier, répondant à son instinct, et ce mouvement précipité se retrouve dans ses images. Le procédé de tirage Fresson, qu'elle privilégie jusqu'à la mort de Michel Fresson (2020) avant de pratiquer le tirage sur un papier japonais artisanal, donne à ses clichés un aspect velouté et des couleurs spectrales. Elle est une photographe de la nuit, de l'illusion, du rêve.
L'un de plus grands photographes de mode du 20e siècle ; fort de son expérience dadaïste, Erwin Blumenfeld a mené une approche singulière et audacieuse, radicale et pionnière de la photographie de mode. Le style moderniste d'Erwin Blumenfeld, à la jonction de la mode et de l'art, a radicalement transformé la photographie de mode depuis presque cent ans. Pourtant, éprouvé par la sombre histoire européenne du début du XXe siècle, Erwin Blumenfeld n'investit véritablement la photographie qu'à partir de l'âge de quarante ans. Des portraits réalisés dans son arrière-boutique aux couvertures des plus grands magazines de mode en passant par ses photomontages dada, son parcours atypique, fait d'incessantes expérimentations techniques, produit des images avant-gardistes et remarquablement actuelles.
Surréaliste, Claude Cahun excelle dans l'autoportrait et le photomontage. Elle y traduit son goût pour le symbolisme et une forme th éâtralisée de la vie. Son autobiographie par l'image fait une large place à l'identité de genre : elle préfère l'indéfinition. « Toute création est création de soi », dit-elle, rebelle à toute identification et considérant que « les étiquettes sont méprisables ».
henri cartier-bresson : il a donné ses lettres de noblesse au reportage photographique.
jamais avant lui un sujet, qu'il relève de l'histoire ou de la vie quotidienne, n'avait été traité avec tant d'intelligence dans l'analyse, d'acuité dans la vision, d'équilibre dans la composition. cette constante harmonie entre la forme et le fond mais aussi la remarquable économie des moyens employés placent d'évidence henri cartier-bresson parmi les grands classiques de la photographie.
Devenue une référence dans l'histoire du livre de photographie, la collection Photo Poche poursuit son travail de dévoilement des grands noms, courants et écoles de l'histoire de la photographie. Première collection de livres de photographie au format de poche, elle propose des ouvrages soigneusement imprimés, maniables par leur format, accessibles par leur prix, à tous ceux que passionne un moyen d'expression dont on reconnaît aujourd'hui l'importance. Ses différentes déclinaisons (histoire, société...) couvrent tous les champs de la photographie et constituent une iconographie d'une exceptionnelle richesse et diversité.
En cent quarante-quatre pages et soixante-quatre photographies reproduites en couleur et duotone, Photo Poche donne à voir l'essentiel d'une oeuvre de Nadar à Henri Cartier-Bresson, des pictorialistes aux grands noms du photoreportage. Les monographies des grands maîtres du médium alternent avec les sujets thématiques essentiels qui de La Nature morte au Nu déploient les différentes approches d'une esthétique du XIXe siècle à nos jours. Chaque titre est préfacé de manière didactique par un spécialiste du sujet abordé et enrichi de notices biographiques et bibliographiques régulièrement remises à jour.
Inclassable, Frank Horvat est passé du reportage à l'image composée, du paysage à la mode, du nu au portrait. Cette nouvelle édition revisite son oeuvre éclectique à travers une sélection entièrement revue.
Ce livre est habité par la rencontre de et avec Soulages. Ses rencontres ont marqué à jamais sa vision de l'art : d'abord avec l'archéologie et l'art pariétal, ensuite avec Conques et l'art roman, enfin avec l'abstraction pendant la Seconde Guerre mondiale. Ses grandes rencontres des années 1950-1960, avec Picabia, Hartung, Atlan, Senghor, puis autour de Conques avec Georges Duby et Jacques Le Goff, sont aussi des moments phares de son oeuvre, comme l'est sa rencontre avec le Japon.
Michaël de Saint-Cheron et Matthieu Séguéla tracent ici un triangle d'or entre l'art de Soulages, l'Afrique noire et le pays du Soleil levant. Ce livre analyse l'outrenoir à travers une double approche novatrice confrontée à l'histoire du xxe siècle et au dialogue des cultures et des arts.
Depuis les années 1970, Samuel Fosso s'est affirmé comme un maître de l'autoportrait. Grave lorsqu'il incarne des héroïnes et héros panafricains dans sa série « African Spirits » ; flamboyant lorsqu'il détourne les codes de la mode occidentale pour rendre hommage à Tati ; sensible lorsqu'il se met à nu pour « Mémoire d'un ami » ; satirique lorsqu'il se transforme en Mao Zedong dans « Emperor of Africa »... Samuel Fosso se raconte à travers une myriade de personnages. Son oeuvre versatile bouscule les assignations identitaires dans une quête d'auto-représentation sans cesse renouvelée.
Chez Raymond Depardon, photographies et films sont au service d'une écriture unique et d'une interrogation sur l'éthique, le rôle et l'essence du reportage.
Monographie sur John Coltrane, une des grandes figures du jazz, voix majeure du saxophone ; enrichie, comme les autres volumes de la série « Musique » (anciennement « Classica »), d'une bibliographie, d'un index, de repères chronologiques et d'une discographie commentée.
Cette peintre étatsunienne méconnue en France a développé une oeuvre picturale très originale focalisée sur le monde végétal et les fleurs en particulier. Un nouvel engouement pour son travail se fait jour, pour preuve le succès incroyable de l'exposition temporaire que le Centre Pompidou lui a consacré en 2021. Dans la lignée de son remarqué "Apprendre à voir" (5 800 ventes - lauréat de la première édition du Prix de l'essai EcoloObs décerné ce 9 mai), l'historienne de l'art et naturaliste Estelle Zhong Mengual explique comment et pourquoi ces oeuvres nous donnent à voir les fleurs comme on ne les avait jamais vues et renouvellent profondément notre rapport à elles et, plus largement, au monde vivant.
Georgia O'Keeffe est l'une des plus grandes figures de l'art nord-américain du XXe siècle, amazone de l'art contemporain, artiste ho rs normes. Pour Estelle Zhong Mengual, Georgia O'Keeffe, qui peint les fleurs comme si elle zoomait avec un appareil photo, nous invite à changer de focale, et à faire l'expérience de la beauté du monde du point de vue d'une abeille ou d'un colibri.
La première histoire des couvertures de livres en langue française, riche de plus de 200 illustrations. Cette « histoire visuelle » explore les modalités et la finalité de la conception éditoriale, matérielle et graphique des couvertures de livres publiés dans toute l'Europe, dans les pays anglo-saxons, sans oublier les spécificités des productions nées dans les pays de l'Est comme en Asie.
L'écriture photographique de Klavdij Sluban, empreinte de références littéraires, installe une distance vis-à-vis de son sujet et de l'actualité immédiate. L'évènement est un prétexte : il traduit un moment qui reflète tant la réalité rencontrée que le sentiment de l'auteur. Toujours orienté vers l'Est, le photographe franco-slovène emplit de son regard des endroits désertés, voire inhabitables. Il exprime son point de vue avec une éthique artistique sans compassion ni complaisance. Ses images sont fortes car elles sont habitées.
Toujours en activité à 96 ans, Sabine Weiss a contribué de manière majeure au courant de la photographie humaniste française, qui rassemble des photographes comme Robert Doisneau, Willy Ronis ou encore Brassaï. Le goût de la rencontre, le souci de la technique et une curiosité vive et constante pour l'observation des gens - anonymes ou personnalités publiques - apparaissent comme les fils conducteurs d'une oeuvre très diverse.
La photographie vaut bien une appendicite. C'est en récompense de sa vaillance lors de la bénigne opération que le jeune Erwin Blumenfeld se vit offrir son premier appareil photo. Écrite à la fin de sa vie, son autobiographie retrace son parcours photographique depuis ses débuts en amateur jusqu'à ce qu'il devienne l'un des plus grands photographes de mode des années 1950. Présentée dans une nouvelle traduction qui redonne au texte toute sa saveur, cette épopée moderne qui traverse la première moitié du XXe siècle révèle que Blumenfeld n'était pas seulement un très grand photographe : il avait aussi un réel talent d'écrivain. ""Jadis et Daguerre" raconte, d'une plume à la fois drôle et féroce, l'incroyable traversée du siècle par un artiste juif allemand : ses rencontres hautes en couleur avec les artistes dada, mais aussi son enfance et les tragédies de sa vie - deux guerres et l'exil aux États-Unis.» Claire Guillot, Le Monde
Le portrait dit des Époux Arnolfini a été peint par Jan Van Eyck en 1434 : énigmatique, étrangement beau, sans précédent ni équivalent dans l'histoire de la peinture... Cet ouvrage offre un voyage au coeur de ce tableau, qui aimante par sa composition souveraine et suscite l'admiration par sa facture. Touche après touche, l'auteur décrypte les leurres et symboles semés par l'artiste sur sa toile, à l'image d'un roman policier à énigmes. Alors le tableau prend corps, son histoire se tisse de manière évidente et les personnages qui nous regardent dans cette scène immuable prennent vie devant nous...
À l'occasion du trentième anniversaire de la Pyramide du Louvre, Jean-Michel Othoniel a été invité par le musée à réaliser un ouvrage témoignant de l'importance des fleurs dans les huit départements que compte celui-ci. L'artiste compose un herbier inédit accompagné des notes qu'il a écrites sur le langage secret des fleurs et sur leur symbolique dans la peinture ancienne. Il en révèle ainsi leur sens caché en contant leurs histoires et leurs mythologies. Cet ouvrage se présente comme un carnet abécédaire que l'artiste a nourri au fil des salles du musée du Louvre où on retrouve le chardon dans l'autoportrait de Durer, le pavot dans la stèle funéraire de Paros, la pomme posée sur le tabouret dans le verrou de Fragonard, ou encore la pivoine dans la chemise dégrafée de la jeune fille à la cruche cassée de Greuze.
Avec cette édition de Lucrèce Borgia, nous disposons d'un véritable journal de la création où s'inscrivent les traces d'un travail mené en commun par le metteur en scène Antoine Vitez, son assistant Eloi Recoing et le scénographe Yannis Kokkos.
Cette partition à plusieurs mains - où la main dit sa présence par l'écriture, l'oeil également par les croquis ici reproduits - tisse de façon continue la doublure du texte. Quant au lecteur, il garde totale liberté de lire selon son mode, successif ou simultané.
Commentaire dramaturgique d'Antoine Vitez, Yannis Kokkos et Eloi Recoing.
Courir après la pluie rassemble les photographies de Magali Koenig réalisées entre 1988 et 2017 au cours de treize voyages en Russie. Séduite par la découverte de Moscou et l'esprit du peuple russe, la photographe suisse part sur les traces d'Anton Tchekhov ou à la recherche d'un décor d'Andreï Tarkovski. Elle s'imprègne de la beauté des lieux, bercée par la lenteur des anciens pétroliers qui naviguent sur la Lena. Elle embarque à Oust-Kout et descend le fleuve jusqu'à Yakoutsk. De ses voyages, elle rapporte des images qui évoquent la beauté d'un presque rien, l'attente avant la fête, le souvenir d'une rencontre.
En écho, l'écrivain Blaise Hofmann illustre en vingt-cinq poèmes un périple en Russie effectué en 2002. Ses mots dialoguent avec les photographies de Magali Koenig ; ils restituent le peu que l'on se sent être l'autre bout du monde, les surprises au contact d'une autre culture, à quel point le partage de pirojkis et d'une vodka unit.
Deux façons de sentir le temps s'"tirer dans l'immensité russe.