Parmi les quelques codex de tradition azte`que retrouve´s, le Codex Borbonicus compte parmi les plus pre´cieux. Te´moignage essentiel de la civilisation du Mexique ancien, il a e´te´ acquis par l'Assemble´e nationale en 1826, d'ou` son nom de Borbonicus - en re´fe´rence au palais Bourbon ou` il est de´sormais conserve´.
Date´ du de´but du XVIe sie`cle, il pre´sente les trois grands cycles temporels du calendrier azte`que : Le tonalpohualli, « le compte des jours-destins » et ses 260 jours ; le xiuhpohualli et le xiuhmolpilli, correspondant au sie`cle mexicain.
E´crit par les plus grands spe´cialistes de la culture me´soame´ricaine sous la direction de Sylvie Peperstraete et Jose´ Contel, le livre de commentaires illustre´ accompagnant notre fac- simile´ offre les cle´s de compre´hension de cet extraordinaire chef-d'oeuvre.
Le livre Cette histoire visuelle donne à voir la construction et le développement d'un motif qui s'érige en sujet à part entière de la peinture occidentale. Qu'il soit solitaire ou entouré de congénères, garni, à nu, bourgeonnant ou fleuri ..., sa représentation rassemble nombre de difficultés techniques, un véritable défi formel pour l'artiste.
Des sources variées permettent ici de retracer de manière vivante les différentes pratiques des créateurs : l'élaboration de recettes d'atelier, la diffusion de grands modèles, la pratique au coeur même de la nature.
Depuis les représentations des forêts sauvages évoquant les déserts érémitiques au XVIe siècle jusqu'à la précoce prise de conscience écologique au XIXe siècle, le spectre étendu des interprétations de la figure de l'arbre nous amène à nous interroger sur la construction et l'intensité de nos liens avec le paysage et la nature.
Points forts - Une invitation à une promenade arborée en compagnie de 100 artistes, de Giotto à Mondrian - La première synthèse abondamment illustrée sur le sujet - Une approche culturelle d'un sujet au coeur de nos préoccupations contemporaines
Les Notes de chevet sont l'un des plus beaux livres de la littérature japonaise. Composées dans les premières années du XIe siècle, au moment de la plus haute splendeur de la civilisation de Heian, par Sei Shonagon, une dame d'honneur, attachée à la princesse Sadako. Ces notes intimes proposent, sous forme de tableaux, de portraits, de récits, une illustration du Japon sous les Fujiwara.
Les impressions sur le vif de l'auteur, abordent tour à tour les choses qu'elle aime ou déteste voir, écouter, manger et boire, ainsi que des historiettes au sein de la cour impériale, des poésies et quelques avis sur ses contemporains.
Cette édition exceptionnelle est illustrée par les oeuvres d'Hokusai, le maître japonais de l'ukiyo-e, dont le trait raffiné entre en parfaite résonance avec la sensibilité et la grâce de l'écrivain. Elle invite le lecteur à découvrir la manière japonaise de sentir le monde, la nature -partie indissociable de la vie affective et intime au Japon-, de se former à l'écoute des mille détails du quotidien et d'en goûter les beautés simples qu'il offre. Une introduction et des notes permettent de comprendre et savourer pleinement cette prose poétique, y compris tous les jeux subtils sur les mots.
Source de force spirituelle pour de nombreuses communautés juives et d'émerveillement pour les amateurs d'art de toutes confessions, les synagogues comptent parmi les plus beaux édifices du monde.
Ce livre retrace l'évolution architecturale et historique de plus de soixante sanctuaires iconiques. Partant de certains des plus importants sites archéologiques de l'Antiquité, il couvre les synagogues du début du Moyen Âge en Europe, en Afrique et en Asie, et s'étend aux créations actuelles les plus innovantes en Israël et dans le reste du monde. Des chefs-d'oeuvre d'architecture, comme la synagogue Beth Sholom de Frank Lloyd Wright en Pennsylvanie, celle de la rue Sainte-Victoire à Paris, ou le Temple Emmanu-El à New York sont ici illustrés. Dans une série d'essais passionnants, d'éminents spécialistes explorent les nombreux styles architecturaux qui expriment l'histoire riche, complexe et souvent tragique de la synagogue. Embrassant l'Europe, la Russie, le Caucase, l'Afrique du Nord et le Nouveau Monde, l'ouvrage réunit des images d'archives et des photographies originales qui, par leur beauté, mettent en lumière toute la splendeur de ces lieux. La présence de nouveaux sanctuaires élégants et fonctionnels, comme le Centre juif des Hamptons (Gates of the Grove), à East Hampton (New York), et la synagogue Cimbalista de Mario Botta, à Jérusalem, donne un aperçu de la vitalité de la conception des synagogues à notre époque.
Les éditions Mermod publient en 1951 une édition de luxe de Pour un herbier, illustrée par Raoul Dufy.
Cet ouvrage est le fac-similé du n° LXXXIX (exemplaire réservé à l'artiste et aux collaborateurs) de l'édition originale, conservé à la bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art, au sein de la prestigieuse collection Jacques Doucet.
"La rencontre entre Colette et Dufy était celle de sensibilités voisines. Souvent, dans les derniers temps, Colette me demanda à revoir cet ouvrage." Maurice Goudeket (dernier époux de Colette), dans Près de Colette, Flammarion, p.247-248
L'histoire d'Alexandre le grand, figure incontournable de l'Antiquité, n'a eu de cesse de nourrir les imaginaires. Chef de guerre invincible, modèle de vertu et de courage, qui conquit toute l'Asie, de la Grèce à l'Indus, le roi de Macédoine a inspiré aux auteurs médiévaux de nombreux récits légendaires.
Le Roman d'Alexandre ici présenté, manuscrit enluminé daté probablement de la fin du XIIIe-début du XIVe siècle et conservé à Berlin, est l'une des plus remarquables réalisations relatant les aventures mythiques du valeureux roi-chevalier.
Depuis sa naissance mythique à Pella, son éducation par le grand Aristote et ses campagnes militaires jusqu'à sa mort mystérieuse à Babylne, la centaine de miniatures qui accompagnent ce roman en prose invitent le lecteur à marcher dans les pas du conquérant. La chronique fabuleuse de sa vie est magnifiquement servie par ces pages hautes en couleurs où se déploient la créativité narrative et l'inventivité graphique des enlumineurs. Qu'il s'agisse de représenter ses scènes épiques de batailles, la faune exotique d'Égypte, de Perse et d'Inde, un bestiaire de créatures surnaturelles ou des épisodes fantastiques telle que l'exploration sous-marine d'Alexandre dans un tonneau, la mise en images révèle l'aura exceptionnel de celui qui fut sans conteste le personnage héroïque le plus populaire du Moyen Âge.
Souvent relégué du côté du grotesque, de la farce et du libertinage, voire d'une sorte de dérèglement de l'imagination, la caricature a longtemps été minorée, tout en étant suspectée d'être dangereuse pour les moeurs et de procéder à une désacralisation des personnages ou des institutions qu'elle vise. Or son influence réelle ou supposée est indissociable de l'importance de sa diffusion, largement favorisée par les techniques de gravure mises au point à la Renaissance, puis, à compter du XIXe siècle, par de nouveaux moyens de reproduction qui ont favorisé la démocratisation des images. Dès lors, elle a été enrichie par d'autres procédés, du collage au morphing en passant par les marionnettes, avec une médiatisation, sans cesse accrue. La caricature a semblé, dès ses origines, déroger aux règles du grand art et du bon goût, mais aussi aux normes morales, sociales et utilitaires. Parce qu'elle remet en cause les principes de la représentation traditionnelle, elle a intéressé les artistes parmi les plus novateurs, comme Goya, Delacroix, Grosz ou Picasso. Elle a aussi été le creuset de la bande dessinée et du dessin animé, deux formes emblématiques de la culture visuelle populaire.
Dès la seconde moitié du XVIIIe siècle, de nombreux peintres furent attirés par les paysages de la Provence. Ses caractéristiques géographiques - un territoire qui s'étend de la Méditerranée jusqu'à la chaîne alpine - autant que sa longue et riche histoire, lui confèrent une place d'exception.
Quelques personnalités vont rompre avec ces conventions et amorcer un renouveau qui a pour particularité d'exprimer la singularité de la lumière provençale, tels que Joseph Vernet, Hubert Robert et ensuite Cézanne et Van Gogh. La lumière tranchante et irradiante du Midi, sa nature pleine de contrastes ne peuvent manquer de séduire les impressionnistes et néo-impressionnistes français et étrangers : Monet, Renoir, Signac, Cross, Van Rysselberghe ... À leur suite, les fauves trouvent en Provence le champ de prédilection de leurs expérimentations sur la couleur.
Au fil des générations, jamais ne se dément l'attrait de cette région où les grands maîtres de l'art du XXe siècle, Matisse et Picasso, puisent aussi leurs ressources et leurs motifs pour définitivement faire entrer la Provence dans la légende des peintres modernes.
De Marivaux à Sade en passant par Crébillon, Diderot, Voltaire, l'abbé Prévost, Beaumarchais, Choderlos de Laclos, Casanova ... - sans oublier des écrivains moins connus mais tout aussi savoureux -, cette anthologie nous convie à parcourir un siècle de littérature à la lumière des grands peintres et dessinateurs du XVIIIe siècle.
Boucher, Fragonnard, Greuze, Lancret, Saint-Aubin, Watteau et autres chantres de la fête galante accompagnent magnifiquement ces invites non déguisées à la délectation. Roman, théâtre, correspondance, mémoire, poésie ou chansons rivalisent de raffinement et de subtilités pour transcrire l'émoi naissant, la quête du plaisir sensuel, la passion effrénée et les délices de la jouissance. Au-delà du jeu de la séduction, des fantasmes érotiques ou de la satire des moeurs, ces textes remarquables interrogent la liberté humaine et la possibilité pour les êtres d'atteindre le bonheur.
L'Orient de Flaubert (1821, Rouen - 1880, Croisset) est imprégné d'histoires et d'influences contemporaines. Dès ses oeuvres de jeunesse, le lien entre textes et images illustrant l'Orient et l'Antiquité semble évident pour le jeune artiste.
Cet Ailleurs - qui est constitutif de sa vocation d'écrivain - s'affirme très vite comme la contrée de tous les excès, des rêves de luxe impossible, où un esthète exigeant pourrait dormir dans des "hamacs en plume de colibri".
Premier beau livre sur Flaubert et les arts, cet ouvrage examine à la fois les images et les oeuvres qui ont marqué la formation visuelle de l'écrivain, ou qui ont été les sources avérées de ses créations et les nombreuses réinterprétations plastiques auxquelles celles-ci ont donné lieu. Dès son époque - c'est le cas de Gustave Moreau qui ne peindra pourtant jamais de tableaux directement inspirés de son oeuvre -, puis après sa mort, les illustrateurs, sculpteurs, peintres des courants les plus divers s'en emparent, de Georges-Antoine Rochegrosse à Salvador Dali. À l'époque moderne, le cinéma et la bande dessinée s'approprient également des romans de Flaubert, comme Philippe Druillet qui a consacré une partie de ses albums et de son oeuvre gravée à Salammbô.
La Tapisserie de Bayeux relève de deux "miracles" : son exceptionnelle richesse visuelle et son remarquable état de conservation près d'un millénaire après sa réalisation. Longue de près de 70 mètres, elle appartient aux histoires nationales de la France et de l'Angleterre, et figure depuis 2007 au registre "Mémoire du monde" de l'Unesco. Entièrement brodée à l'aiguille en fils de laine colorés, elle relate la conquête du royaume d'Angleterre par le duc Guillaume de Normandie en une longue succession d'images, ce qui fait d'elle "l'ancêtre" de la bande dessinée.
Beaucoup d'encre a coulé mais les interrogations que suscitent son contexte de création et ses significations restent, aujourd'hui encore, énigmatiques. Le livre que nous proposons permet de faire le point sur l'état actuel des recherches et de se plonger dans l'histoire passionnante de cette somptueuse broderie.
L'art brut n'est donc pas "l'art des fous". À côté des créations associés aux asiles psychiatriques -étudiées dès les années 1920 par le docteur Hans Prinzhorn -et l'art médiumnique, se rangent celles de "l'homme du commun" selon Dubuffet - celui qui est en dehors des circuits artistiques.
Hier confidentiel, aujourd'hui consacré, instituionnalisé et médiatisé, l'art brut a une histoire et la réalité qu'il recouvre échappe à son inventeur et théoricien. D'autres appellations ont vu peu à peu le jour, correspondant à la démarche de nouveaux amateurs et à leur souci de baliser le territoire (hors normes, singuliers, outsider, habitant-paysagiste ...). Outre l'ouverture à de nouveaux champs de prospection, l'interaction avec l'art contemporain, dans une perspective de décloisonnement et d'élargissement, est une mise à l'épreuve de la notion d'art brut.
Les créations de "l'art brut" sont davantage des énigmes que des productions qui se laisseraient facilement appréhender par notre conceptualité. Aloïse, Wöfli, Darger, Walla, Zinelli, Traylor, Sawada nous fascinent, nous touchent, nous éprouvent sans que nous puissions établir un rapport formel entre eux. L'enjeu est ailleurs. C'est dans le grand créateur d'art brut, le hors norme, le marginal, que nous voyons l'homme accompli et victorieux. Cet "Autre" de la culture ne réalise-t-il pas les possibilités les plus hautes de l'homme, l'héroïque construction de soi, son humanisation, finalement la fin véritable qu'est la culture ?
Quel regard pouvons-nous poser sur l'oeuvre d'Eugène Delacroix dont le 200e anniversaire a été célébré en 1998 ? Pour répondre à cette question, l'auteur interroge les tableaux sous l'angle de leur modernité, en les situant dans leur contexte européen. Privilégiant l'imagination, Delacroix a libéré la force créatrice de l'individu et ouvert des voies entièrement nouvelles. Comme l'écrivait Baudelaire, il est le "chef de l'école moderne".
Dans cet ouvrage, il n'est pas seulement question de ses principaux tableaux et peintures murales, mais aussi de son activité de graveur, de ses dessins et croquis, ainsi que du processus de son travail artistique. Vie et oeuvre sont ici mis en relation, de manière à montrer les interférences des différents thèmes, et à mettre en évidence les évolutions. L'auteur dégage des correspondances qui font apparaître Delacroix comme un critique engagé de son temps. Les recherches sur les rapports de l'esthétique et la violence, de l'érotisme et du pouvoir, de la civilisation et la barbarie, de la révolution politique et de la révolution artistique, se reflètent avec une grande intensité dans ses tableaux.
En posant sur Delacroix un regard neuf et "étranger", Peter Rautmann dévoile l'oeuvre de ce grand peintre. Le lecteur découvrira ici de nouvelles facettes de l'artiste, à travers l'iconographie exceptionnelle : oeuvres méconnues, rarement photographiées, provenant de collections publiques ou privées, françaises ou étrangères. Un très grand et beau livre, pour l'un des plus grands noms de la peinture.
Une approche originale sur un artiste majeur à travers une problématique inédite.
Une étude documentée appuyée sur les nombreux écrits du peintre.
Une iconographie riche et une grande qualité de reproduction.
Issu d'une famille de pasteurs calvinistes, Vincent Van Gogh a un temps caressé le rêve de vouer sa vie à la prédication avant de se tourner vers la peinture à l'âge de 27 ans et de s'y consacrer jusqu'à sa mort. Ce cheminement et la place accordée aux questions religieuses dans les lettres de l'artiste ont laissé penser que Van Gogh avait été un peintre de Dieu.
Pourtant dès 1880, l'artiste se déclare athée. Au fil des circonstances et des rencontres, cette incroyance demeure une constante de sa pensée qui va guider ses choix de vie et orienter de manière décisive son oeuvre. Durant les huit premières années de sa carrière artistique, Van Gogh va faire le deuil d'une foi qu'il renie et qui le hante malgré tout. Les deux dernières années de sa vie, marquées par la multiplication des crises mentales, ne feront pourtant que creuser le sillon tracé précédemment. Dans une intense fièvre créatrice, le peintre développe, à la manière de Nietzsche, l'idée que l'art doit exalter les forces du corps et du désir plutôt que les arrières-mondes de la Beauté ou de l'Esprit.
Revisitant l'ensemble de son oeuvre et s'appuyant sur une lecture renouvelée de sa correspondance, ce livre propose un regard inédit sur les relations de Van Gogh à la question de la foi.
De Louis XIV qui mit la mode au service de l'État aux modes bourgeoisement conformistes du XIXe siècle, des extravagances du siècle des Lumières aux tendances mondialisées du XXIe, en passant par tous les couturiers et créateurs qui ont bouleversé l'esthétique du XXe siècle, cet ouvrage offre un large panorama de l'histoire de la mode. L'Art de la mode est une histoire culturelle qui s'attache à replacer les évolutions du costume, des apparences et de la perception du corps dans leur contexte économique, sociologique, technique et esthétique.
Richement illustré, cet ouvrage donne une vision linéaire et chronologique de ce qui fut longtemps considéré comme un art appliqué et qui est désormais, à l'évidence, à repenser comme un art à part entière.
Les enseignes commerciales, omniprésentes dans l'espace urbain, sont des objets peu considérés. Signes d'une société capitaliste, souvent jugées d'un goûtn douteux, dénoncées pour leur agressivité publicitaire, les enseignes font mauvais genre. Et pourtant, elles sont partie intégrante de l'environnement visuel de générations de passants.
Cet ouvrage propose de retracer l'histoire de l'enseigne à une époque charnière de son histoire, des années 1850 à l'entre-deux-guerres. Ces années voient, en effet, l'enseigne traditionnelle concurrencée par la lettre, le logo, la marque, et invitent à s'interroger sur ce que cet objet indique de l'évolution de notre rapport aux images.
Le livre vise à mettre en lumière de nouvelles approches qui touchent à l'histoire de la peinture, de l'architecture, des arts décoratifs et du design, du graphisme et de la typographie, de la photographie, mais aussi à l'histoire sociale, urbaine, commerciale et publicitaire.
La pratique de l'écriture du voyage est presque aussi ancienne que l'histoire humaine. A partir du XVIe siècle, elle fit en Europe l'objet d'un intérêt nouveau, des artes apodemicae, ou "arts de voyager", essayant alors de codifier une pratique que les humanistes jugaient essentielle dans la formation de la jeunesse. Par la suite, le grand mouvement d'exploration savante du globe par les Européens conduisit encore à en préciser les codes, jusqu'au tournant des XVIIIe et XIXe siècles où, sous l'influence de l'esthétique romantique, les écrivains entreprirent d'exprimer les émotions ressenties par les voyageurs. Le XXe siècle, enfin, fut dominé par les angoisses nées de la fin de l'exotisme. Ce livre se propose de retracer cette longue histoire : de quelle façon s'est imposé le genre littéraire du récit de voyage, quels en furent les auteurs les plus remarquables, quelle place fut réservé aux grands codes esthétiques et comment furent exprimés le désir de l'exotisme et de l'aventure. Les textes soigneusement choisis de cette anthologie trouvent un écho tout particulier dans les oeuvres appelées à les illustrer -peintures, dessins ou encore gravures -, de Brueghel à Nicolas de Staël, en passant par Friedrich ou encore Manet.
Dieu du nord, apollon séjourna pendant un an au pays des hyperboréens ; il y prit la force oraculaire qui lui permit ensuite de chanter à delphes, oú il inspira la pythie qui prédisait l'avenir, tel un chaman.
Cette légende est un des épisodes qu'évoque jean malaurie dans sa préface : les peuples du nord et le sacré.
La parution de ce livre est un événement : premier ouvrage consacré à l'art circumpolaire, il rend hommage à des peuples trop longtemps considérés comme primitifs et dénués de pensée. après huit années de préparation, l'art du grand nord fait renaître la culture de ce million d'hommes : inuit répartis de l'alaska au groenland et à la sibérie, indiens subarctiques nord-américains, sâmes ou lapons du nord de la scandinavie et de la presqu'île de kola, nord-sibériens comprenant 26 ethnies, aïnous de sakhaline, jadis des kouriles, et d'hokkaidô.
L'élément qui lie ces peuples et leurs arts, à travers le temps et l'espace, est unique : c'est le chamanisme, ensemble de pratiques aboutissant à un état de transe, grâce auquel le chaman, au cours de ses voyages, rentre en contact avec les esprits et, parfois même, va jusqu'à la lune.
Les illustrations rassemblées proposent des masques et des objets sacrés, des objets de la vie courante, parfois vieux de plusieurs siècles, des dessins et photographies rapportés depuis le xviiie siècle par les voyageurs occidentaux, mais également des oeuvres contemporaines, affirmation de la créativité d'artistes fiers de leurs racines.
Seuls andré breton et les surréalistes avaient su " voir " cet art. la vision panarctique développée par les auteurs fait découvrir des peuples pour lesquels le sens du beau est inné. ce livre en est la preuve.
Des grottes de lascaux aux compositions de maurizio cattelan, le cheval n'a cessé d'inspirer peintres et sculpteurs.
Les représentations les plus spectaculaires de l'histoire de l'humanité - invasions et conquêtes, guerres et triomphes. cérémonies et défilés - impliquent irrésistiblement les grands mouvements de cavalerie. et l'homme est-il jamais plus grand que lorsqu'il se fait représenter en selle comme sur un trône, dominant sa monture comme il pense dominer le monde ? autrefois omniprésents sur les champs de bataille, clans les travaux agricoles et pour les transports, les chevaux ont peu à peu disparu de notre environnement immédiat.
Ils n'ont pour autant jamais quitté les cimaises de nos musées et les sculptures de nos villes. en multipliant les approches, en transcendant les genres, les lieux et les époques, les meilleurs spécialistes de l'histoire du cheval et de sa représentation dans l'art composent un panorama idéal où ils nous servent de guides. avec eux, nous franchissons, sur le pas des chevaux, les principaux continents qui.
D'est en ouest et de la préhistoire à nos jours, servent de cadre à cette galerie d'images sans cesse surprenante. sans cesse renouvelée. uccello, fouquet, limbourg, clouet, verrocchio, gozzoli, piero della francesca, rubens, van der meulen, donatello, van dyck, le brun, velàsquez, véronèse, delacroix, géricault, stubbs, alfred de dreux, gros, david, vernet, chassériau, romney, barye, picasso, bugatti, malevitch croisent les montures ailées de la mythologie, les armées enterrées de l'empire du milieu, le char de toutankhamon, les chevaux des chasses au lion d'assurnazirpal, les chevaux de trajan, les palefrois des tournois médiévaux, les cavaliers de la furûsiyya, les reprises de l'ecole de vienne et le galop des courses d'ascot.
C'est à cette promenade exceptionnelle dans l'univers du cheval et de son art que cet ouvrage, comportant plus de 300 illustrations en couleurs, parfois inédites, invite le lecteur.
Au tournant de deux siècles, et à l'heure des bilans, L'art du XXe siècle étudie l'art de la première moitié de ce siècle, de l'Exposition Universelle de 1900 à la déclaration de guerre de 1939.
C'est dans ces années 1900 que l'art occidental bascule : le symbolisme et l'Art nouveau s'effacent, Gauguin et Cézanne meurent, laissant la place à une nouvelle génération qui donne naissance au primitivisme, au fauvisme, au cubisme ou à l'abstraction. La Grande Guerre bouleverse ces données, signant la mort de l'homme et la mort de l'art. Au moment où le krach de 1929 met à bas l'économie mondiale, apparaît la modernité, entre nostalgie et utopie. À travers une forte internationalisation, les avant-gardes se développent jusqu'à l'abîme de 1939, sous l'oeil des totalitarismes naissants.
La conception originale de ce livre rend compte des bouillonnements artistiques de notre siècle, dans toute leur diversité. Après une lecture trop strictement moderniste dans les années 70, les chercheurs ont désormais une vue plus large et plus ouverte sur la création, en dehors des modes et des courants : les avant-gardes sont réévaluées et des mouvements essentiels reprennent leur place au sein de l'histoire de l'art.
Selon un déroulement chronologique, chaque auteur traite d'une période, dont tous les arts sont étudiés de front. Ainsi, leurs textes donnent de manière claire tous les éléments que l'amateur se doit de connaître sur la naissance de l'art contemporain.
Une jeune civilisation d'à peine plus de trois siècles dans un pays que l'on croit connaître depuis toujours, un art qui a puisé sa force dans des vagues d'immigrations successives et que l'on taxe parfois d'impérialiste, des villes sur-urbanisées face à des espaces immenses... Devant tant de contradictions, ce livre est indispensable pour savoir s'il existe un art américain, et comprendre ce qui en fait sa richesse. L'histoire des Etats-Unis s'est faite de greffes répétées et rapides, des établissements indiens et des colons britanniques, à tous ceux qui ont fui la pauvreté d'une Europe vieillissante, ou les violences du nazisme.
Images de Far West, images de films noirs, gratte-ciel de New York ou Marilyn d'Andy Warhol, il est temps de dépasser les clichés qui nous ont fait rêver et nous inquiètent un peu pour parcourir une histoire absolument passionnante.
Américains ou français, les six auteurs réunis confrontent des points de vue originaux et nous font assister à la construction d'un pays et de son identité artistique jusque dans ses développements les plus récents, à travers architecture, peinture, sculpture, arts décoratifs ou photographie.
Une iconographie exceptionnelle révèle non seulement les trésors de l'art américain à travers des grands musées mondialement connus (Metropolitan Museum of Art, MoMA, National Gallery of Art...), mais aussi l'architecture, de la côte est à la côte ouest, grâce à des campagnes photographiques exclusives.
L'Asie du Sud-Est s'étend entre l'Inde et l'Extrême-Orient. Dans sa partie continentale, cette immense région comprend les pays de la péninsule indochinoise : Vietnam, Laos et Cambodge, ainsi que Birmanie et Thaïlande, et dans sa partie maritime, la péninsule malaise, l'archipel indonésien et les Philippines. À l'heure de l'indépendance regagnée, ces nations redécouvrent leur passé culturel, mais elles trouvent également une force dans leur identité asiatique commune, face aux géants que sont l'Inde, la Chine et le Japon. Quarante ans de guerres internationales et civiles ont empêché d'y accéder. Le travail des chercheurs s'en est trouvé singulièrement freiné. La paix retrouvée leur a permis de retourner sur les sites et dans les musées, afin de poursuivre leurs recherches.
En dépit de la profonde originalité et de la qualité artistique exceptionnelle des oeuvres et des sites, de Pagan à Angkor ou Borobudur, aucune synthèse n'avait été publiée depuis des décennies. Pendant trois ans, les auteurs et l'éditeur ont réalisé un travail exceptionnel, jamais mené jusqu'alors : localisation des oeuvres, disséminées dans des sites artistiques bouleversés par des années de guerres et de pillages, collecte des documents photographiques, et prises de vue originales sur tous les grands sites, recherche et synthèse des informations les plus à jour sur des civilisations qui font un trait d'union entre l'Inde et la Chine.
Les premières manifestations artistiques de l'activité humaine en Égypte remontent aux temps les plus reculés de l'histoire et sont à l'origine d'un art dont nous pouvons suivre sans interruption l'évolution pendant plus de quatre millénaires, jusqu'à l'ultime floraison copte au seuil de l'art chrétien.
Au cours de sa longue histoire, l'Égypte a produit les plus grands architectes et bâtisseurs de l'Antiquité, ainsi que d'admirables sculpteurs et peintres, dont les oeuvres maîtresses révèlent un esprit et une richesse d'invention, une sensibilité et une maîtrise qui forcent notre admiration. En innovant et fixant des règles esthétiques qui allaient du schéma le plus simple à la déformation la plus savante du corps humain, de la stylisation la plus rigide à l'expression la plus réaliste, les Égyptiens ont créé le premier langage esthétique cohérent de l'histoire de l'art.
Aujourd'hui, il suffit d'évoquer l'exceptionnelle durée de cette civilisation, ses monuments enfouis dans les sables et redécouverts depuis deux siècles, les marques qu'elle imprima si fortement sur les civilisations qui lui succédèrent à travers l'Occident... Aussitôt, revivent temples et tombes, masques funéraires et obélisques, sphinx et pyramides, qui déroulent leur long cortège au long du Nil puissant et fertile.
L'éditeur propose une édition profondément remaniée de cet ouvrage fondamental qui connaît un succès constant tant auprès des spécialistes de l'art égyptien que de l'amateur ou du voyageur. Grâce à l'iconographie très largement complétée, c'est toute cette civilisation qui revit, dans son éclat et sa diversité
Audacieux dans sa composition comme dans les analyses détaillées des oeuvres, ce livre étudie la position assignée au spectateur par la peinture de Caravage et l'effort d'interprétation que l'artiste exige de lui. Utilisant le miroir comme figure emblématique de la réflexivité, Giovanni Careri reconstruit les expériences qui ont conduit le peintre à se représenter dans ses propres tableaux pour s'offrir à l'oeil du spectateur, à la condition qu'il s'approche en "amant". Le dispositif séculaire et ses variations constituent ainsi le fil rouge d'une monographie qui aborde l'oeuvre de Caravage sous un angle inédit. Outre la précision mimétique, le miroir permet le dialogue avec sa propre conscience.
L'incrédulité de saint-Thomas, en point de départ permet de poser d'emblée des questions déterminantes : comment Caravage parvient-il à attirer puis conserver l'attention du spectateur ? L'auteur s'intéresse ensuite à la genèse de ces questionnements à travers les premières peintures connues du peintre, pour la plupart des autoportraits peints au miroir, où le peintre invite le spectateur à se saisir du corps peint par le regard mais aussi par le toucher. Se dessine alors une configuration complexe et novatrice des différentes positions que peut occuper le spectateur. Ce même groupe de tableaux s'empare également du sujet avant qu'il ait eu le temps de concevoir une pensée ou d'articuler un discours.
La problématique du miroir est ensuite déplacée sur le terrain de la peinture de genre et de la peinture religieuse où la spécularité continue de fonctionner, notamment dans les tableaux peints avant ou immédiatement après l'entrée, en 1597, de Caravage chez son mentor le Cardinal del Monte. Puis, l'auteur s'attache à l'étude de la chapelle Contarelli de Saint-Louis-des-Français sous l'angle de la construction narrative disjointe que Caravage développe pour proposer au spectateur un long travail de remontage. Loin de manifester le moindre doute ou une certaine indifférence à la foi, la peinture de Caravage s'engage dans l'invention d'un "réalisme chrétien", mélange de figures populaires et d'images appartenant à la tradition figurative antique et de la Renaissance.
Enfin, les tableaux du peintre dits "violents" révèlent une manière nouvelle inaugurée dans la figuration d'un acte brutal, souvent objet de réflexion de la part de celui qui est en train de l'accomplir : cette construction, paradoxale du point de vue de la vraisemblance, fait résonnance avec la question majeure de l'intériorité propre au sujet moderne.
Si la peinture de Caravage se nourrit forcément de certaines expériences personnelles, elle s'élabore avant tout dans un dialogue intense avec la production picturale de son temps, avec un sens de la provocation artistique qui se plaît à tutoyer les limites.
Alors que les ouvrages sur Caravage dépassent en nombre ceux sur Michel-Ange ou Raphaël, et que depuis trente ans le public se presse aux expositions qui lui sont consacrées, ce livre porte un regard neuf sur l'artiste. En posant la question du spectateur, il déplace considérablement l'interprétation de l'ensemble de l'oeuvre.