Cre ation e ditoriale hors du commun, cette anthologie illustre e rassemble les genres du fantastique, de la fantasy, de la science- fiction. Autant d'oeuvres ayant pour point commun la volonte de s'affranchir du monde re el pour explorer les contre es de l'imaginaire, que cet imaginaire soit lie au surnaturel ou non, qu'il fasse intervenir la magie ou la super-science.
Ces genres tre s populaires aujourd'hui ont une riche histoire, parfois fort ancienne - certaines oeuvres de l'Antiquite classique peuvent e tre rattache es au genre fantastique, la fantasy puise aux sources du merveilleux me die val et du conte populaire, et la science-fiction a pre s de deux sie cles d'existence. Au-dela de la classification par genre, le parti pris est ici celui d'une re partition des textes et des images par the mes, renvoyant au contenu des oeuvres pluto t qu'a leur identite litte raire. Des cre atures extraordinaires aux voyages a travers l'espace et le temps en passant par une plane te peuple e d'androi des, les antres des dieux et de mons, croisant la route de he ros surpuissants, sans omettre de parcourir de fabuleuses cite s, les douze chapitres enchai nent les re cits par association d'histoires, toutes relevant de la loi commune d'une imagination re solue a de clore l'ordre familier du monde.
Des auteurs « historiques » (Shelley, Baudelaire, Carroll, Wilde, Stoker, Wells, Verne, Kafka, Borges...) aux incontournables (Orwell, Huxley, Bradbury, Ray, Asimov, Tolkien, Lovecraft, Barjavel, Dick, Le Guin...), sans oublier une myriade de contemporains (Martin, Damiaso, Brussolo, Bacigalupi, Ken Liu, Gaiman, Niogret...), ce livre-univers de ploie une constellation d'imaginaires, tanto t teinte s de subversion, tanto t pe tris d'humour, et toujours dote s d'une force narrative singulie re. Les cre ations visuelles de Goya, Blake, Siudmak, Giancola, Druillet, Nenezic... font e cho a la magie du verbe dans sa teneur la plus te ne breuse a ses sommets les plus fe eriques.
Comment les artistes ont-ils représenté la musique du XVI au XX siècle ? Telle est la question soulevée par cet ouvrage, lequel permet de découvrir des oeuvres qui s'intéressent tout d'abord à la matérialité de la musique, c'est-à-dire ses instruments, ses musiques notées, ses gestes, ses acteurs et ses lieux de pratique. En raison de son égale immatérialité, de son caractère éphémère et des sensations qu'elle procure, la musique l'emporte en immédiateté et en intensité sur les autres sens pour solliciter l'imaginaire. Elle innerve de ce fait la fable humaine, ses grands mythes, son histoire, ses religions. C'est pourquoi nombre d'images dépassent la transposition de la réalité sonore pour ouvrir sur un univers symbolique.
Les codes de repre sentation sont multiples, en constante évolution ; ils s'appliquent à restituer, avec les outils de la figuration, des objets, des « histoires » mais aussi des théories qui adoptent une physionomie identifiable. Cette dernière fait appel a des connaissances mythologiques, historiques et religieuses implicites, utilisées aussi bien dans la littérature et au théâtre qu'à l'opéra, comme dans la décoration des édifices et des demeures. A la fin du XIXe siècle, pourtant, les premières formes de la modernité déconstruisent progressivement ces codes de représentation, jusqu'à supprimer toute incarnation de la musique par des « figures ».
Du silence des natures mortes et des vanités jusqu'aux ambiances contrastées de scènes tantôt festives, galantes, morales, parodiques ou symboliques, la musique a passionné les peintres, soit qu'ils évoquent sa place dans l'art de vivre et la variété de ses pratiques, soit qu'ils soulignent son pouvoir maléfique ou rédempteur.
Le Livre des merveilles relate les aventures - réelles ou supposées - de Jean de Mandeville. Personnage nimbé de mystère, il aurait effectué un voyage en Terre Sainte, en Égypte et en Chine à partir de l'an 1322. Revenu en Europe en 1356, après les ravages provoqués par la Peste noire, il s'éteint à Liège en 1372.
Célèbre au Moyen Âge, cette épopée nous entraîne dans les lieux saints de la chrétienté au Proche-Orient (Constantinople, Jérusalem, Babylone, etc.), aux confins de l'Afrique et de l'Asie, jusqu'au Paradis terrestre. Loin de se cantonner au récit de voyage, l'auteur fait également la part belle aux connaissances savantes en offrant des réflexions sur la forme et l'étendue de la Terre. C'est sa croyance en la rotondité terrestre et la possibilité de la circumnavigation qui poussera Christophe Colomb à tenter d'atteindre les Indes par l'Ouest.
Mêlant religion chrétienne et croyances régionales, les "merveilles" se succèdent, toutes plus incroyables les unes que les autres : serpents du mont Etna dévorant les enfants nés hors mariage ; moeurs guerrières des Amazones ; malades pendus aux arbres sur l'île de Champa ou encore divers épisodes de la vie du Grand Khan.
Manuscrit de prestige, cet exemplaire conservé à la Bibliothèque nationale de France a été commandé par Jean sans Peur et offert au duc de Berry pour le Nouvel An 1413. Il appartiendra ensuite à Jacques d'Armagnac, l'arrière-petit-fils de Jean de Berry. Réalisées par le maître de la Mazarine et pour une moindre part par celui de Bedford, la fraîcheur et l'originalité de ses enluminures sont un témoignage notable de la création artistique en France au tournant de l'an 1400.
Le livre Cette histoire visuelle donne à voir la construction et le développement d'un motif qui s'érige en sujet à part entière de la peinture occidentale. Qu'il soit solitaire ou entouré de congénères, garni, à nu, bourgeonnant ou fleuri ..., sa représentation rassemble nombre de difficultés techniques, un véritable défi formel pour l'artiste.
Des sources variées permettent ici de retracer de manière vivante les différentes pratiques des créateurs : l'élaboration de recettes d'atelier, la diffusion de grands modèles, la pratique au coeur même de la nature.
Depuis les représentations des forêts sauvages évoquant les déserts érémitiques au XVIe siècle jusqu'à la précoce prise de conscience écologique au XIXe siècle, le spectre étendu des interprétations de la figure de l'arbre nous amène à nous interroger sur la construction et l'intensité de nos liens avec le paysage et la nature.
Points forts - Une invitation à une promenade arborée en compagnie de 100 artistes, de Giotto à Mondrian - La première synthèse abondamment illustrée sur le sujet - Une approche culturelle d'un sujet au coeur de nos préoccupations contemporaines
Entre la fin du XIVe et le milieu du XVIe sie`cle, les Pays-Bas s'imposent comme l'une des principales sce`nes artistiques du monde occidental. Dans cet opus, Jan Blanc reconstitue brillamment les conditions et les raisons pour lesquelles l'art des anciens Pays-Bas s'est progressivement impose´ sur la sce`ne internationale, en inventant de nouvelles manie`res, profonde´ment modernes, de penser l'art et son rapport au monde, sans pour autant renoncer aux liens e´troits qui l'unissent aux formes invente´es a` la fin du Moyen-A^ge.
De l'ave`nement de Philippe II le Hardi (1384) a` la scission des Pays-Bas en 1581, ce vaste parcours aborde les grands mai^tres de la peinture (Jan van Eyck, Petrus Christus, Rogier van der Weyden, Hans Memling, Jan Gossaert, Joachim Patinir, Jan van Scorel, Pieter Bruegel I), mais e´galement l'enluminure, le dessin, la gravure, l'architecture, la sculpture et la tapisserie - autant de domaines ou` les artistes ne´erlandais ont excelle´ durant cette pe´riode.
Une somme abondamment illustre´e qui comple`te parfaitement, sur le plan chronologique et the´matique, Le Sie`cle d'or hollandais du me^me auteur (Citadelles & Mazenod, 2019) ; celui-ci commenc¸ant la` ou` s'ache`ve L'Art des anciens Pays-Bas.
LE LIVRE Souvent considéré comme l'un des peintres majeurs du Siècle d'or hollandais, au même titre que Frans Hals ou Rembrandt, Johannes Vermeer a fait l'objet d'un nombre considérable d'études et de publications. Celles-ci le réduisent généralement à deux images : celle de l'artiste génial replié dans son superbe isolement, construite au XIXe siècle par Thoré-Bürger ; ou celle du peintre moderne avant l'heure qui, selon Daniel Arasse, s'interroge sur les définitions et les limites théoriques de son art. En se fondant sur les travaux les plus récents qui ont été menés sur Vermeer et sur un examen comparatif des pratiques du peintre et des théories artistiques formulées en son temps, mais aussi sur une confrontation systématique de ses oeuvres avec celles de ses contemporains, cet ouvrage propose de sortir de cette alternative en mettant l'accent, pour la première fois, sur la manière dont l'artiste a consciemment construit sa carrière autour de l'ambition de fabriquer sa propre gloire. Trente-sept tableaux authentifiés comme étant de la main du maître sont ainsi précisément analysés par Jan Blanc - parmi lesquels on retrouve la fameuse Jeune Fille à la perle ou la Laitière, mais également des oeuvres moins connues comme la Jeune Femme au chapeau rouge.
Source de force spirituelle pour de nombreuses communautés juives et d'émerveillement pour les amateurs d'art de toutes confessions, les synagogues comptent parmi les plus beaux édifices du monde.
Ce livre retrace l'évolution architecturale et historique de plus de soixante sanctuaires iconiques. Partant de certains des plus importants sites archéologiques de l'Antiquité, il couvre les synagogues du début du Moyen Âge en Europe, en Afrique et en Asie, et s'étend aux créations actuelles les plus innovantes en Israël et dans le reste du monde. Des chefs-d'oeuvre d'architecture, comme la synagogue Beth Sholom de Frank Lloyd Wright en Pennsylvanie, celle de la rue Sainte-Victoire à Paris, ou le Temple Emmanu-El à New York sont ici illustrés. Dans une série d'essais passionnants, d'éminents spécialistes explorent les nombreux styles architecturaux qui expriment l'histoire riche, complexe et souvent tragique de la synagogue. Embrassant l'Europe, la Russie, le Caucase, l'Afrique du Nord et le Nouveau Monde, l'ouvrage réunit des images d'archives et des photographies originales qui, par leur beauté, mettent en lumière toute la splendeur de ces lieux. La présence de nouveaux sanctuaires élégants et fonctionnels, comme le Centre juif des Hamptons (Gates of the Grove), à East Hampton (New York), et la synagogue Cimbalista de Mario Botta, à Jérusalem, donne un aperçu de la vitalité de la conception des synagogues à notre époque.
Parmi les quelques codex de tradition azte`que retrouve´s, le Codex Borbonicus compte parmi les plus pre´cieux. Te´moignage essentiel de la civilisation du Mexique ancien, il a e´te´ acquis par l'Assemble´e nationale en 1826, d'ou` son nom de Borbonicus - en re´fe´rence au palais Bourbon ou` il est de´sormais conserve´.
Date´ du de´but du XVIe sie`cle, il pre´sente les trois grands cycles temporels du calendrier azte`que : Le tonalpohualli, « le compte des jours-destins » et ses 260 jours ; le xiuhpohualli et le xiuhmolpilli, correspondant au sie`cle mexicain.
E´crit par les plus grands spe´cialistes de la culture me´soame´ricaine sous la direction de Sylvie Peperstraete et Jose´ Contel, le livre de commentaires illustre´ accompagnant notre fac- simile´ offre les cle´s de compre´hension de cet extraordinaire chef-d'oeuvre.
Audacieux dans sa composition comme dans les analyses détaillées des oeuvres, ce livre étudie la position assignée au spectateur par la peinture de Caravage et l'effort d'interprétation que l'artiste exige de lui. Utilisant le miroir comme figure emblématique de la réflexivité, Giovanni Careri reconstruit les expériences qui ont conduit le peintre à se représenter dans ses propres tableaux pour s'offrir à l'oeil du spectateur, à la condition qu'il s'approche en "amant". Le dispositif séculaire et ses variations constituent ainsi le fil rouge d'une monographie qui aborde l'oeuvre de Caravage sous un angle inédit. Outre la précision mimétique, le miroir permet le dialogue avec sa propre conscience.
L'incrédulité de saint-Thomas, en point de départ permet de poser d'emblée des questions déterminantes : comment Caravage parvient-il à attirer puis conserver l'attention du spectateur ? L'auteur s'intéresse ensuite à la genèse de ces questionnements à travers les premières peintures connues du peintre, pour la plupart des autoportraits peints au miroir, où le peintre invite le spectateur à se saisir du corps peint par le regard mais aussi par le toucher. Se dessine alors une configuration complexe et novatrice des différentes positions que peut occuper le spectateur. Ce même groupe de tableaux s'empare également du sujet avant qu'il ait eu le temps de concevoir une pensée ou d'articuler un discours.
La problématique du miroir est ensuite déplacée sur le terrain de la peinture de genre et de la peinture religieuse où la spécularité continue de fonctionner, notamment dans les tableaux peints avant ou immédiatement après l'entrée, en 1597, de Caravage chez son mentor le Cardinal del Monte. Puis, l'auteur s'attache à l'étude de la chapelle Contarelli de Saint-Louis-des-Français sous l'angle de la construction narrative disjointe que Caravage développe pour proposer au spectateur un long travail de remontage. Loin de manifester le moindre doute ou une certaine indifférence à la foi, la peinture de Caravage s'engage dans l'invention d'un "réalisme chrétien", mélange de figures populaires et d'images appartenant à la tradition figurative antique et de la Renaissance.
Enfin, les tableaux du peintre dits "violents" révèlent une manière nouvelle inaugurée dans la figuration d'un acte brutal, souvent objet de réflexion de la part de celui qui est en train de l'accomplir : cette construction, paradoxale du point de vue de la vraisemblance, fait résonnance avec la question majeure de l'intériorité propre au sujet moderne.
Si la peinture de Caravage se nourrit forcément de certaines expériences personnelles, elle s'élabore avant tout dans un dialogue intense avec la production picturale de son temps, avec un sens de la provocation artistique qui se plaît à tutoyer les limites.
Alors que les ouvrages sur Caravage dépassent en nombre ceux sur Michel-Ange ou Raphaël, et que depuis trente ans le public se presse aux expositions qui lui sont consacrées, ce livre porte un regard neuf sur l'artiste. En posant la question du spectateur, il déplace considérablement l'interprétation de l'ensemble de l'oeuvre.
Dès la seconde moitié du XVIIIe siècle, de nombreux peintres furent attirés par les paysages de la Provence. Ses caractéristiques géographiques - un territoire qui s'étend de la Méditerrannée jusqu'à la chaîne alpine - autant que sa longue et riche histoire, lui confèrent une place d'exception.
Quelques personnalités vont rompre avec ces conventions et amorcer un renouveau qui a pour particularité d'exprimer la singularité de la lumière provencale, tels que Joseph Vernet, Hubert Robert et ensuite Cézanne et Van Gogh. La lumière tranchante et irradiante du Midi, sa nature pleine de contrastes ne peuvent manquer de séduire les impressionnistes et néo-impressionnistes français et étrangers : Monet, Renoir, Signac, Cross, Van Rysselberghe ... À leur suite, les fauves trouvent en Provence le champ de prédilection de leurs expérimentations sur la couleur.
Au fil des générations, jamais ne se dément l'attrait de cette région où les grands maîtres de l'art du XXe siècle, Matisse et Picasso, puisent aussi leurs ressources et leurs motifs pour définitivement faire entrer la Provence dans la légende des peintres modernes.
Cofondateur de la Sécession viennoise au début du XXe siècle, Gustave Klimt en devient l'artiste majeur. Son immense talent fait de lui le « Prince des Peintres » pour la société viennoise.
Son oeuvre maîtresse, la grande Frise Beethoven qu'il crée pour le Pavillon de la Sécession à Vienne, marque le début de son « style d'or », style avec lequel l'Art Nouveau viennois atteint son apogée.
Cet ouvrage s'attache aux différents aspects de la vie et de l'oeuvre de l'artiste, par des chapitres consacrés, par exemple, à « Klimt et les femmes » - thème récurrent de sa peinture -, à « la Sécession viennoise », aux « Paysages », aux « Portraits » ou aux « Allégories ».
La Frise Stoclet, photographiée spécialement pour ce livre, fait l'objet d'une étude approfondie qui vient enrichir et confirmer la lecture de l'oeuvre peint de Gustav Klimt.
Son rôle de décorateur de théâtre, de palais et de château n'est pas oublié ; on trouve ses réalisations parmi les deux cent cinquante-trois fresques, peintures, dessins préparatoires, aquarelles magnifiquement reproduits dans l'ouvrage, souvent en gros plan ; ces détails donnent un relief nouveau à l'oeuvre de celui qu'on pensait pourtant parfaitement connaître.
C'est une équipe de spécialistes reconnus qui ont conçu et écrit ce livre exceptionnel, qui fait le point sur les dernières recherches consacrées à la carrière et à l'oeuvre de cet artiste unique, mondialement reconnu.
Le catalogue raisonné parfait la connaissance du peintre et cet ouvrage devient la référence sur Klimt.
Cette monographie de très grand format, superbement illustrée, rend hommage à cet immense peintre, grande figure de l'Art Nouveau, qui a aujourd'hui son port d'attache à Vienne, au musée du Belvédère.
Yoshitoshi fut le plus prolifique et le plus marquant des maîtres de l'estampe japonaise à l'ère Meiji. Cet ouvrage présente son chef-d'oeuvre, les Cent aspects de la lune (Tsuki hyakushi), une série commencée en 1885 et terminée juste avant la mort de l'artiste en 1892. En son temps déjà, chaque nouvelle estampe publiée était un évènement, les tirages s'épuisant bien souvent dès le matin de leur parution.
Cet ensemble rare, inspiré de récits historiques ou légendaires, est chargé de paradoxes. Tout en perpétuant la tradition nationale, Yoshitoshi inventait un style nouveau, largement inspiré de l'Occident. En un temps où les moyens de reproduction de masse -photographie, lithographie- rendaient l'estampe obsolète, le public s'arrachait celle des Cent aspects de la lune. L'iconographie renvoyait au patrimoine historique, mais l'artiste révolutionnait l'ukiyo-e par sa façon de peindre l'intensité des émotions humaines.
Chacune des cent estampes est ici reproduite en fac-similé de l'édition originale. Un livre de commentaires retrace la biographie de Yoshitoshi. Des reproductions complémentaires illustrent sa puissante imagination et l'épanouissement de son style personnel. L'auteur éclaire ensuite l'importance de la série dans l'art japonais de l'estampe, ainsi que les aspects techniques de sa producution. Enfin, les récits des Cent aspects de la lune sont détaillés planche par planche.
L'art brut n'est donc pas "l'art des fous". À côté des créations associés aux asiles psychiatriques -étudiées dès les années 1920 par le docteur Hans Prinzhorn -et l'art médiumnique, se rangent celles de "l'homme du commun" selon Dubuffet - celui qui est en dehors des circuits artistiques.
Hier confidentiel, aujourd'hui consacré, instituionnalisé et médiatisé, l'art brut a une histoire et la réalité qu'il recouvre échappe à son inventeur et théoricien. D'autres appellations ont vu peu à peu le jour, correspondant à la démarche de nouveaux amateurs et à leur souci de baliser le territoire (hors normes, singuliers, outsider, habitant-paysagiste ...). Outre l'ouverture à de nouveaux champs de prospection, l'interaction avec l'art contemporain, dans une perspective de décloisonnement et d'élargissement, est une mise à l'épreuve de la notion d'art brut.
Les créations de "l'art brut" sont davantage des énigmes que des productions qui se laisseraient facilement appréhender par notre conceptualité. Aloïse, Wöfli, Darger, Walla, Zinelli, Traylor, Sawada nous fascinent, nous touchent, nous éprouvent sans que nous puissions établir un rapport formel entre eux. L'enjeu est ailleurs. C'est dans le grand créateur d'art brut, le hors norme, le marginal, que nous voyons l'homme accompli et victorieux. Cet "Autre" de la culture ne réalise-t-il pas les possibilités les plus hautes de l'homme, l'héroïque construction de soi, son humanisation, finalement la fin véritable qu'est la culture ?
L'histoire d'Alexandre le grand, figure incontournable de l'Antiquité, n'a eu de cesse de nourrir les imaginaires. Chef de guerre invincible, modèle de vertu et de courage, qui conquit toute l'Asie, de la Grèce à l'Indus, le roi de Macédoine a inspiré aux auteurs médiévaux de nombreux récits légendaires.
Le Roman d'Alexandre ici présenté, manuscrit enluminé daté probablement de la fin du XIIIe-début du XIVe siècle et conservé à Berlin, est l'une des plus remarquables réalisations relatant les aventures mythiques du valeureux roi-chevalier.
Depuis sa naissance mythique à Pella, son éducation par le grand Aristote et ses campagnes militaires jusqu'à sa mort mystérieuse à Babylne, la centaine de miniatures qui accompagnent ce roman en prose invitent le lecteur à marcher dans les pas du conquérant. La chronique fabuleuse de sa vie est magnifiquement servie par ces pages hautes en couleurs où se déploient la créativité narrative et l'inventivité graphique des enlumineurs. Qu'il s'agisse de représenter ses scènes épiques de batailles, la faune exotique d'Égypte, de Perse et d'Inde, un bestiaire de créatures surnaturelles ou des épisodes fantastiques telle que l'exploration sous-marine d'Alexandre dans un tonneau, la mise en images révèle l'aura exceptionnel de celui qui fut sans conteste le personnage héroïque le plus populaire du Moyen Âge.
De Marivaux à Sade en passant par Crébillon, Diderot, Voltaire, l'abbé Prévost, Beaumarchais, Choderlos de Laclos, Casanova ... - sans oublier des écrivains moins connus mais tout aussi savoureux -, cette anthologie nous convie à parcourir un siècle de littérature à la lumière des grands peintres et dessinateurs du XVIIIe siècle.
Boucher, Fragonnard, Greuze, Lancret, Saint-Aubin, Watteau et autres chantres de la fête galante accompagnent magnifiquement ces invites non déguisées à la délectation. Roman, théâtre, correspondance, mémoire, poésie ou chansons rivalisent de raffinement et de subtilités pour transcrire l'émoi naissant, la quête du plaisir sensuel, la passion effrénée et les délices de la jouissance. Au-delà du jeu de la séduction, des fantasmes érotiques ou de la satire des moeurs, ces textes remarquables interrogent la liberté humaine et la possibilité pour les êtres d'atteindre le bonheur.
Souvent relégué du côté du grotesque, de la farce et du libertinage, voire d'une sorte de dérèglement de l'imagination, la caricature a longtemps été minorée, tout en étant suspectée d'être dangereuse pour les moeurs et de procéder à une désacralisation des personnages ou des institutions qu'elle vise. Or son influence réelle ou supposée est indissociable de l'importance de sa diffusion, largement favorisée par les techniques de gravure mises au point à la Renaissance, puis, à compter du XIXe siècle, par de nouveaux moyens de reproduction qui ont favorisé la démocratisation des images. Dès lors, elle a été enrichie par d'autres procédés, du collage au morphing en passant par les marionnettes, avec une médiatisation, sans cesse accrue. La caricature a semblé, dès ses origines, déroger aux règles du grand art et du bon goût, mais aussi aux normes morales, sociales et utilitaires. Parce qu'elle remet en cause les principes de la représentation traditionnelle, elle a intéressé les artistes parmi les plus novateurs, comme Goya, Delacroix, Grosz ou Picasso. Elle a aussi été le creuset de la bande dessinée et du dessin animé, deux formes emblématiques de la culture visuelle populaire.
Quel regard pouvons-nous poser sur l'oeuvre d'Eugène Delacroix dont le 200e anniversaire a été célébré en 1998 ? Pour répondre à cette question l'auteur interroge les tableaux sous l'angle de leur modernité, en les situant dans leur contexte européen. Privilégiant l'imagination, Delacroix a libéré la force créatrice de l'individu et ouvert des voies entièrement nouvelles. Comme l'écrivait Baudelaire, il est le chef de l'école moderne.
Dans cet ouvrage, il n'est pas seulement question de ses principaux tableaux et peintures murales, mais aussi de son activité de graveur, de ses dessins et croquis, ainsi que du processus de son travail artistique. Vie et oeuvre sont ici mis en relation, de manière à montrer les interférences des différents thèmes, et à mettre en évidence les évolutions. L'auteur dégage des correspondances qui font apparaître Delacroix comme un critique engagé de son temps. Les recherches sur les rapports de l'esthétique et la violence, de l'érotisme et du pouvoir, de la civilisation et la barbarie, de la révolution politique et de la révolution artistique, se reflètent avec une grande intensité dans ses tableaux.
En posant sur Delacroix un regard neuf et étranger, Peter Rautmann dévoile l'oeuvre de ce grand peintre. Le lecteur découvrira ici de nouvelles facettes de l'artiste, à travers l'iconographie exceptionnelle : oeuvres méconnues, rarement photographiées, provenant de collections publiques ou privées, françaises ou étrangères. Un très grand et beau livre, pour l'un des plus grands noms de la peinture.
Issu d'une famille de pasteurs calvinistes, Vincent van Gogh a un temps caressé le rêve de vouer sa vie à la prédication avant de se tourner vers la peinture à l'âge de 27 ans et de s'y consacrer jusqu'à sa mort. Ce cheminement et la place accordée aux questions religieuses dans les lettres de l'artiste ont laissé penser que Van Gogh avait été un peintre de Dieu. Pourtant dès 1880, l'artiste se déclare athée. Au fil des circonstances et des rencontres, cette incroyance demeure une constante de sa pensée qui va guider ses choix de vie et orienter de manière décisive son oeuvre. Durant les huit premières années de sa carrière artistique, Van Gogh va faire le deuil d'une foi qu'il renie et qui le hante malgré tout. Les deux dernières années de sa vie, marquées par la multiplica-tion des crises mentales, ne feront pourtant que creuser le sillon tracé précédemment. Dans une intense fièvre créatrice, le peintre développe, à la manière de Nietzsche, l'idée que l'art doit exalter les forces du corps et du désir plutôt que les arrière-mondes de la Beauté ou de l'Esprit.
Revisitant l'ensemble de son oeuvre et s'appuyant sur une lecture renouvelée de sa correspondance, ce livre propose un regard inédit sur les relations de Van Gogh à la question de la foi.
De Louis XIV qui mit la mode au service de l'État aux modes bourgeoisement conformistes du XIXe siècle, des extravagances du siècle des Lumières aux tendances mondialisées du XXIe, en passant par tous les couturiers et créateurs qui ont bouleversé l'esthétique du XXe siècle, cet ouvrage offre un large panorama de l'histoire de la mode. L'Art de la mode est une histoire culturelle qui s'attache à replacer les évolutions du costume, des apparences et de la perception du corps dans leur contexte économique, sociologique, technique et esthétique.
Richement illustré, cet ouvrage donne une vision linéaire et chronologique de ce qui fut longtemps considéré comme un art appliqué et qui est désormais, à l'évidence, à repenser comme un art à part entière.
Jérôme Bosch (1450-1516) reste l'un des peintres les plus mystérieux et les plus fascinants de l'histoire de l'art. Déjà grande à son époque, sa renommée s'étend à chaque retour du merveilleux, si bien que son rouvre a donné lieu à des exégèses et à des commentaires multiples : on l'a même supposé hérétique tant ses sujets religieux sont insolites. Son iconographie déroutante a également été étudiée à la lumière de l'astrologie et de l'alchimie. Larry Silver, grand spécialiste de la peinture flamande du XVe siècle et auteur de cette importante monographie, ne partage pas ces opinions. Il propose une synthèse précise et limpide sur ce peintre si singulier. En se fondant sur les derniers travaux des historiens, il confirme la prospérité financière et le haut rang social de Bosch, ainsi que son appartenance, longtemps contestée, à une confrérie traditionnelle de sa région natale de Bois-le-Duc. Il s'appuie également sur les récents examens scientifiques des tableaux. Une exposition importante organisée à Rotterdam en 2001 a donné l'impulsion à toute une série d'études dont ce livre est l'un des premiers à tenir compte, comme, notamment, des analyses dendrochronologiques (qui permettent de dater les supports en bois des tableaux et de mettre en évidence des dessins sous-jacents). Si certains auteurs ont déjà établi des rapprochements entre l'art de Bosch et divers tableaux et manuscrits du XVe siècle, ce livre restitue définitivement son ancrage dans le patrimoine flamand : Bosch n'est pas, comme on le croit souvent, un phénomène isolé en son temps. Il a subi l'influence non seulement de la peinture religieuse - Hugo van der Goes par exemple -, mais aussi des enluminures comme Les Visions de Tondal de Simon Marmion, dont les représentations de l'Enfer constituent l'un des précédents les plus convaincants de son style visionnaire. Son imagination, certes débordante, n'est pas unique : Bosch n'a pas inventé l'oreille géante percée d'une flèche, d'où sort un couteau ; pas plus qu'il n'est le seul à imaginer des oiseaux géants, des créatures fantastiques ou des oeufs énormes transformés en taverne... Le génie de
Bosch tient plutôt dans la manière dont il a représenté tous ces éléments étonnants, la façon dont il les a fait cohabiter. Original également son art de peindre, avec une utilisation de couleurs lumineuses, un dessin aérien et l'intégration de
très beaux paysages. Ce livre souligne aussi l'incidence irréversible des tableaux de Bosch sur la peinture néerlandaise. Ils ont donné naissance à toute une lignée de paysages et de scènes de genre, dont l'expression la plus aboutie se trouve dans l'oeuvre de Pieter Brueghel l'Ancien, qui a commencé sa carrière en imitant sciemment des motifs et des thèmes boschiens. C'est à la mise en évidence de ses thèmes dominants - vertu et châtiment-, dans une période de fortes prémonitions apocalyptiques, que s'attache cette nouvelle lecture de Bosch, replacé à la fois dans son univers personnel et dans l'histoire de l'art aux Pays-Bas. Le regard que pose Larry Silver sur Bosch est celui d'un ami de longue date qui a su percer sa personnalité. C'est avec talent qu'il la restitue, à travers un essai remarquable, illustré de trois cent quatorze oeuvres.
Récemment, la redécouverte extraordinaire, en Espagne, d'un tableau perdu de Pieter Bruegel l'Ancien (vers 1525-1569) a fait l'effet d'une bombe et a ravivé l'intérêt que le public porte à ce grand peintre flamand. Cette oeuvre a subi les outrages du temps et est encore en restauration au Prado. Elle est néanmoins reproduite dans ce livre. Célèbre pour ses descriptions amusantes de paysans, de paysages et de tableaux à la façon de Bosch, Bruegel a également créé de nombreuses peintures consacrées à des thèmes religieux dans une époque marquée par les controverses religieuses.
Cet ouvrage examinera tout l'oeuvre de Bruegel. Tous ses dessins, ses gravures et ses peintures sur toiles ou sur panneaux seront étudiés autant dans leur forme que dans leur contenu par une analyse très actuelle et très complète. De plus, seront présentés une foule de peintres flamands de sa génération qui ont coopérés avec Jérôme Cock, son éditeur de gravures, fondateur de l'officine « aux Quatre Vents ». Celle-ci devint la plus grande entreprise de gravures, éditant des maîtres flamands et hollandais, mais également des oeuvres d'après Raphaël et autres artistes italiens. Il est intéressant de confronter Bruegel non seulement avec ses rivaux d'Anvers, mais aussi avec les peintres qui l'ont inspiré, de loin ou de près, comme Joachim Patinir, Rogier van der Weyden ou Jérôme Bosch. Les historiens de l'art trouveront certainement dans ce livre un nouveau point de vue sur l'oeuvre du peintre qui éclairera certaines de leurs propres conceptions, mais il s'agit ici d'aller également à la rencontre d'un public plus large qui découvrira, ou redécouvrira avec plaisir les facéties, les symboles, les scènes paysannes qui ont permis à Bruegel de faire un portrait sans faille de la condition humaine.
Une belle façon, à travers des détails somptueux, des reproductions en grand format, de faire le point sur la vie et l'oeuvre de ce peintre si populaire.
Des grottes de lascaux aux compositions de maurizio cattelan, le cheval n'a cessé d'inspirer peintres et sculpteurs.
Les représentations les plus spectaculaires de l'histoire de l'humanité - invasions et conquêtes, guerres et triomphes. cérémonies et défilés - impliquent irrésistiblement les grands mouvements de cavalerie. et l'homme est-il jamais plus grand que lorsqu'il se fait représenter en selle comme sur un trône, dominant sa monture comme il pense dominer le monde ? autrefois omniprésents sur les champs de bataille, clans les travaux agricoles et pour les transports, les chevaux ont peu à peu disparu de notre environnement immédiat.
Ils n'ont pour autant jamais quitté les cimaises de nos musées et les sculptures de nos villes. en multipliant les approches, en transcendant les genres, les lieux et les époques, les meilleurs spécialistes de l'histoire du cheval et de sa représentation dans l'art composent un panorama idéal où ils nous servent de guides. avec eux, nous franchissons, sur le pas des chevaux, les principaux continents qui.
D'est en ouest et de la préhistoire à nos jours, servent de cadre à cette galerie d'images sans cesse surprenante. sans cesse renouvelée. uccello, fouquet, limbourg, clouet, verrocchio, gozzoli, piero della francesca, rubens, van der meulen, donatello, van dyck, le brun, velàsquez, véronèse, delacroix, géricault, stubbs, alfred de dreux, gros, david, vernet, chassériau, romney, barye, picasso, bugatti, malevitch croisent les montures ailées de la mythologie, les armées enterrées de l'empire du milieu, le char de toutankhamon, les chevaux des chasses au lion d'assurnazirpal, les chevaux de trajan, les palefrois des tournois médiévaux, les cavaliers de la furûsiyya, les reprises de l'ecole de vienne et le galop des courses d'ascot.
C'est à cette promenade exceptionnelle dans l'univers du cheval et de son art que cet ouvrage, comportant plus de 300 illustrations en couleurs, parfois inédites, invite le lecteur.
Au tournant de deux siècles, et à l'heure des bilans, L'art du XXe siècle étudie l'art de la première moitié de ce siècle, de l'Exposition Universelle de 1900 à la déclaration de guerre de 1939.
C'est dans ces années 1900 que l'art occidental bascule : le symbolisme et l'Art nouveau s'effacent, Gauguin et Cézanne meurent, laissant la place à une nouvelle génération qui donne naissance au primitivisme, au fauvisme, au cubisme ou à l'abstraction. La Grande Guerre bouleverse ces données, signant la mort de l'homme et la mort de l'art. Au moment où le krach de 1929 met à bas l'économie mondiale, apparaît la modernité, entre nostalgie et utopie. À travers une forte internationalisation, les avant-gardes se développent jusqu'à l'abîme de 1939, sous l'oeil des totalitarismes naissants.
La conception originale de ce livre rend compte des bouillonnements artistiques de notre siècle, dans toute leur diversité. Après une lecture trop strictement moderniste dans les années 70, les chercheurs ont désormais une vue plus large et plus ouverte sur la création, en dehors des modes et des courants : les avant-gardes sont réévaluées et des mouvements essentiels reprennent leur place au sein de l'histoire de l'art.
Selon un déroulement chronologique, chaque auteur traite d'une période, dont tous les arts sont étudiés de front. Ainsi, leurs textes donnent de manière claire tous les éléments que l'amateur se doit de connaître sur la naissance de l'art contemporain.
Une jeune civilisation d'à peine plus de trois siècles dans un pays que l'on croit connaître depuis toujours, un art qui a puisé sa force dans des vagues d'immigrations successives et que l'on taxe parfois d'impérialiste, des villes sur-urbanisées face à des espaces immenses... Devant tant de contradictions, ce livre est indispensable pour savoir s'il existe un art américain, et comprendre ce qui en fait sa richesse. L'histoire des Etats-Unis s'est faite de greffes répétées et rapides, des établissements indiens et des colons britanniques, à tous ceux qui ont fui la pauvreté d'une Europe vieillissante, ou les violences du nazisme.
Images de Far West, images de films noirs, gratte-ciel de New York ou Marilyn d'Andy Warhol, il est temps de dépasser les clichés qui nous ont fait rêver et nous inquiètent un peu pour parcourir une histoire absolument passionnante.
Américains ou français, les six auteurs réunis confrontent des points de vue originaux et nous font assister à la construction d'un pays et de son identité artistique jusque dans ses développements les plus récents, à travers architecture, peinture, sculpture, arts décoratifs ou photographie.
Une iconographie exceptionnelle révèle non seulement les trésors de l'art américain à travers des grands musées mondialement connus (Metropolitan Museum of Art, MoMA, National Gallery of Art...), mais aussi l'architecture, de la côte est à la côte ouest, grâce à des campagnes photographiques exclusives.