Ruth Orkin (1921-1985) n'a que 17 ans lorsqu'elle enfourche sa bicyclette et inaugure un « bike trip » à travers les Etats-Unis en 1939, de Los Angeles à New York. Sa traversée et son audace assez inhabituelle pour l'époque suscitent la curiosité des gens et de la presse locale qui lui consacre de nombreux reportages. Cette épopée prend les allures pour la jeune femme d'un voyage initiatique au cours duquel elle esquisse les prémices de son écriture photographique. Ses photographies de scènes de rue, de bâtiments découpés par des jeux subtils de lumière, ses images poétiques et touchantes seront montrées pour la pour la première fois en France à l'occasion d'une exposition à la Fondation Henri Cartier-Bresson du 19 septembre 23 au 14 janvier 24.
Dans le contexte des tensions et des soulèvements des dernières semaines qui ont suivi la mort de Mahsa Amini, ce livre rassemble avec une intense vitalité les travaux d'une vingtaine de femmes photographes iraniennes, dont l'expression est régulièrement muselée et les productions sous surveillance. L'intime, les rapports de l'individu à la famille, au couple ou à la société au sens large, la place de la femme dans celle-ci ainsi que les liens complexes de ces femmes artistes à l'histoire de leur pays, à leur mémoire souvent confisquée, aux guerres successives qui ont vu disparaître tant de proches, sont les thèmes qui sous-tendent et hantent leurs images. Un livre impérieux en forme de porte-voix.
À la veille du couronnement de Charles III le 6 mai 2023, c'est à un autre couronnement que nous invite Henri Cartier-Bresson. Le 12 mai 1937 le jeune reporter est à Londres pour couvrir le couronnement du Roi George VI.
Il y fait alors le choix radical de ne pas photographier la famille royale mais le peuple massé pour assister à l'événement. Tournant le dos au roi et inversant le regard, il réalise d'étonnants portraits de ces "regardeurs".
Exposition à la Fondation Henri Cartier-Bresson du 3 mai au 4 septembre 2023.
À Anvers, alors qu'il joue enfant au foot en culottes courtes, Harry Gruyaert va chercher le ballon dans les hautes herbes qui lui caressent les cuisses. La lumière est belle, son esprit s'échappe du terrain. Le photographe décrit ce moment comme une libération des sens, comme le point de départ de sa quête de sensations.
Membre de Magnum depuis 1982, Harry Gruyaert décrit la photographie comme une expérience physique, un état d'excitation, une façon d'être présent au monde. Le monde, il le traduit en couleurs à une époque où le noir et blanc rafle la mise sur les cimaises des galeries.
Héritier de la tradition américaine, très influencé par le cinéma, Harry Gruyaert a su créer une palette chromatique extrêmement personnelle, un rouge dense, un vert qui vibre, une manière de découper la lumière et ses ombres dans le cadre. Qu'il s'agisse de la Belgique, du Maroc, des États-Unis, de Paris ou de Moscou, aucun sujet ne compte en tant que tel. Tous constituent des réservoirs d'inspiration et d'impressions rétiniennes.
Ce livre, à l'editing somptueux, est son premier livre rétrospectif.
À l'occasion de l'ouverture en avril 22 du musée Gainsbourg dans la maison de l'artiste rue de Verneuil, voici une nouvelle édition de l'un des fleurons des éditions Textuel (titre épuisé depuis 2018), qui présente les manuscrits de Serge Gainsbourg : chansons, brouillons, partitions... Dans cette version augmentée figurent notamment de nouveaux manuscrits comme "Les P'tits papiers", "La Gadoue" ou encore "L'Ami Caouette". Ils s'ajoutent aux brouillons de chansons mythiques comme "Je t'aime moi non plus", "La Javanaise" ou "L'Homme à tête de chou".
Ce livre rassemble 76 images inédites de la collection de diapositives de Saul Leiter. En avance sur son temps, l'artiste investit la diapositive comme medium dès les années 1955. Le choix s'est porté ici sur les images de "street photography" parmi les 50 000 retrouvées.
Qu'est-ce qu'une contre-culture a? l'heure de l'image sur Internet ? Depuis une génération, quantité de photographes prennent le contre-pied des standards technologiques. Ces alternatives sont si nombreuses et passionnantes que l'idée d'un livre pour les rassembler s'est imposée. Éthique et écologie irriguent une création photographique en complète réinvention et rematérialisation.
Voici enfin une rétrospective en français de l'oeuvre de Saul Leiter. Ce livre rassemble la plus importante sélection de photographies et de tableaux issus des archives Leiter et offre une plongée aussi poétique que sublime dans l'oeuvre du génie de la couleur. Un prix très accessible (35€) pour un « petit beau-livre » de 312 pages généreux en images avec ses 230 reproductions.
Musicien, compositeur mais aussi dissident politique, Fela Kuti (1938-1997) est surtout l'inventeur d'un style : l'afrobeat. Des clubs nigérians aux scènes européennes, Fela a fait de sa musique une arme pour dénoncer la corruption et les mentalités néocoloniales. À partir d'archives et de photographies inédites, portées par les regards d'une vingtaine d'auteurs et autrices du Nigeria et d'ailleurs, ce livre rend un hommage magistral au « Black President », dont l'héritage est omniprésent à travers le monde.
Première synthèse sur la photographie française de ces 50 dernières années, cette somme de 416 pages est signée de Michel Poivert, historien majeur de la photographie. Trois cent images et autant d'auteurs sont présentés grâce à des portfolios construits comme des expositions. Ce livre de référence vient combler un manque criant. Sa couverture en tissu rouge vermillon en fait un très bel écrin.
Chronique d'une Amérique sans gloire, voici un livre événement contenant les deux dernières séries inédites de Gregory Crewdson: "Cathedral of the Pines" et " An Eclipse of Moths". Une plongée intense dans des images crépusculaires dévoilant un monde fissuré à la mélancolie tranquille et troublante. Tous les livres de Crewdson, star de la photographie contemporaine, sont aujourd'hui épuisés.
Cette autobiographie illustrée d'Erwin Blumenfeld, retrace "l'odyssée, singulière, insolite et violente" de l'un des plus grands photographes de mode du XXe siècle. Né à Berlin à la fin du XIXe siècle, de parents juifs, il vécut le double effondrement d'un monde à travers la démence des deux guerres mondiales et n'en réchappa que grâce à une incroyable volonté de vivre. Exposition "Erwin Blumenfeld" au Jeu de Paume (Paris) du 15 octobre 2013 au 26 janvier 2014.
C'est un travail au long cours que présente ce livre : depuis 20 ans le photographe Guillaume Herbaut se rend régulièrement en Ukraine. Cet ouvrage ne porte donc pas seulement sur la récente invasion russe mais bien sur l'évolution extraordinaire de ce pays à laquelle il a assisté. Pour la troisième fois de sa carrière, Guillaume Herbaut vient de recevoir le prestigieux prix World Press Photo pour ce magnifique travail d'auteur. Loin des codes des classiques reporters de guerre, il éclaire les racines du conflit, fruit de la violence hégémonique de Vladimir Poutine. L'historienne et traductrice Galia Ackerman signe un introduction charpentée permettant une mise en perspective historique des photos de Guillaume Herbaut.
Une grâce absolue se dégage de ce nouvel opus consacré à Saul Leiter, maître de la photographie couleur. Ce nouveau volet prolonge l'émotion du premier, "All about Saul Leiter", déjà réimprimé deux fois. Un prix très accessible pour un "petit beau-livre" généreux en images : 250 reproductions.
Cet ouvrage parcourt l'histoire de la photographie, depuis son invention en 1827 jusqu'à ses usages contemporains, à travers les collections du musée Niépce riches de 4 millions de photographies, 8 000 appareils et 30 000 revues et livres techniques ou illustrés. Hors des sentiers battus, voici une "autre histoire" de la photographie qui s'intéresse au medium dans sa diversité ainsi qu'aux différentes voies empruntées par la photographie : publicité, mode, industrie, judiciaire...
Une somme de 240 pages présentant une soixantaine d'artistes sur trois générations par deux des meilleurs connaisseurs du Graffiti. Du " trou des Halles" et sa première boutique à Paris, jusqu'à la scène new-yorkaise, Agnès b. a été une pionnière, invitant les "graffeurs vandales" à exposer en galerie et ainsi accéder au statut d'artiste. C'est ce ce chemin, de la rue à l'atelier, que restitue Karim Boukercha dans une enquête fouillée donnant la parole à quantité d'artistes urbains devenus incontournables.
Hilarant mais tendre aussi, voici le livre cadeau idéal pour les fans de Martin Parr comme pour les amateurs de vintage. C'est un jeu de "déjà-view" entre les images du célèbre photographe et des photos d'anonymes issues de la délicieuse collection de The Anonymous Project. Anniversaires, noces, pique-niques, soirées arrosées ou siestes sur la plage : plaisir et rires garantis!
À travers plus de 250 images, ce livre propose une histoire ambitieuse du portrait en photographie du daguerréotype à l'ère du numérique. Le corpus remarquable inclut les plus grands photographes : Man Ray, Diane Arbus, Cindy Sherman, Todd Hido, Zanele Muholi... Un livre de référence sur un thème aussi recherché qu'absent des rayons des librairies signé de Phillip Prodger, directeur de la photographie à la National Portrait Gallery de Londres.
Mathieu Pernot livre ici une nouvelle vision de l'exil où des « migrants » retrouvent leur identité et leur humanité. Une partie des oeuvres présentées sont en effet nées d'une collaboration directe avec les exilés eux-mêmes : un astrophysicien syrien reconstitue la voute céleste de son trajet, un botaniste commente les planches de botanique de végétaux du pourtour méditerranéen etc... À la grande diversité des documents (photos, cahiers, vidéos, gravures, dessins) viennent s'ajouter deux textes signés par des plumes de renom : l'historien de l'art Roland Recht et l'historien Patrick Boucheron.
Fragiles est un choeur composé de seize voix, seize récits photographiques. Croisant documentaire et chimères, cet ensemble dresse un panorama sensible d'interrogations sur un monde plus que jamais vulnérable et incertain. À l'heure où le mythe d'une croissance sans fin se heurte à ses conséquences désastreuses pour la planète et ceux qui la peuplent, Fragiles formule le voeu que notre fragilité devienne la source d'imaginaires nouveaux.
Fondé en 1991, le collectif de photographes Tendance Floue est un laboratoire : explorer le monde à contre-courant d'une image globalisée, regarder dans l'ombre des sujets exposés, saisir des instants à part, créer un langage photographique singulier, questionner les modes du photoreportage et renouveler le terrain de la narration.
Avec les photographies de :
Pascal Aimar, Thierry Ardouin, Jean-Christian Bourcart (photographe invité), Denis Bourges, Gilles Coulon, Olivier Culmann, Ljubiša Danilovic, Grégoire Eloy, Mat Jacob, Caty Jan, Yohanne Lamoulère, Philippe Lopparelli, Bertrand Meunier, Meyer, Flore-Aël Surun, Patrick Tourneboeuf, Alain Willaume.
Cet ouvrage révèle une archive exceptionnelle : l'immense collection de photographies de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge où des grands noms de l'agence Magnum tels Robert Capa, Susan Meiselas ou Henri Cartier-Bresson se mêlent aux photos prises par des anonymes sur le terrain. À travers ces dizaines d'images de 1850 à nos jours dont certaines commentées par des grands témoins, c'est toute une grammaire visuelle de l'action humanitaire qui se dessine.
De Christine de Pizan à Edouard Glissant, en passant par Victor Hugo, Simone de Beauvoir ou Boris Vian, cet ouvrage met en lumière une soixantaine de manuscrits d'auteurs français, du Moyen Âge à nos jours, parmi les plus prestigieux conservés à la BnF. 110 fac- similés de 60 oeuvres majeures révèlent des pratiques d'écritures fascinantes. Un concentré de notre patrimoine littéraire sous l'angle original du processus de création.
Voici le fac-similé des trente numéros de la mythique revue «Record» créée en 1972 par le plus radical des photographes japonais : Daido Moriyama. Un corpus de 350 images du maître de la Street Photography se rejoignent dans un jeu de confrontations féroces et graphiques. L'objet d'une grande élégance, composé d'un livre relié sous coffret, fera date dans la bibliographie de Daido Moriyama révélant l'odyssée «Record» à de nombreux fans.
Ce livre permet la découverte en France d'un photographe britannique majeur : Tom Wood. Il rend ici hommage aux femmes, à leurs vies de mères, de soeurs, de filles, à cette complicité intime et à cette humanité qui les relie. Tantôt posés et tantôt saisis dans les rues de Liverpool, en noir et blanc ou auréolés de sa palette de couleurs si particulière, les portraits de Tom Wood offrent une plongée réjouissante dans l'Angleterre pop des années 70/80.