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« J'appartiens à une génération malheureuse, à cheval entre les temps anciens et les nouveaux, et qui se trouve mal à l'aise dans les deux. » En 1860, une aristocratie décadente sourde aux bouleversements du monde règne encore sur la Sicile. Don Fabrizio, prince de Salina, voit se défaire la rigueur de l'ordre ancien et assiste à la ruine de sa classe. Le débarquement des troupes de Garibaldi amorce en effet le renversement d'un ordre social séculaire. Conscient de la menace qui pèse sur les siens, le prince, lucide et désenchanté se résigne à accepter l'union de son neveu avec la fille d'un parvenu. Ultime concession qui signe la défaite du Guépard, le blason des Salina.
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Ultime écrit de Colette, Le Fanal bleu célèbre la dernière aube littéraire d'une écrivaine qui a marqué son siècle.
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Le docteur Wilbur Larch, directeur de l'orphelinat de Saint Cloud dans le Maine, est investi d'une double mission. Ce gynécologue réalise « l'oeuvre de Dieu » en mettant au monde des enfants non désirés, mais assure également « la part du Diable », en pratiquant des avortements clandestins. Désireux de transmettre son savoir, il prend sous son aile un jeune orphelin, Homer Wells, développant dès lors de gênants sentiments paternels...
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« La falaise la dominait de toute sa hauteur, et elle avait beau avoir les yeux baissés, elle sentait sa présence. Même dans la maison elle la sentait, comme si son ombre était tellement dense qu'elle s'infiltrait dans le bois. » Laurel Shelton et son frère Hank vivent au fond d'un vallon encaissé des Appalaches. Marquée par une tâche de naissance, Laurel est considérée comme une sorcière. Hank, revenu de la Première Guerre mondiale, y a laissé une main. Isolés, bannis, ils mènent une vie fastidieuse et solitaire. Mais lorsque Laurel rencontre un mystérieux joueur de flûte, sa vie bascule.
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« Même les arbres semblaient épuisés : toutes les feuilles étaient tournées vers le bas et poudrées de poussière. » Dans un camp de concentration nazi, un garde découvre un bébé et le jette contre les barbelés électrifiés. Trente ans plus tard, Rosa, la mère de l'enfant, reçoit un paquet. À l'intérieur : le châle dans lequel elle cachait sa petite fille, Magda. En un instant, tout lui revient en mémoire : les cris, la faim, le froid. Mais aussi une question entêtante : comment vivre après l'inconcevable ?
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Ce livre culte est le récit autobiographique de la cavale d'Anna, dix-neuf ans, évadée de prison qui, dans sa fuite, s'est brisé un os du pied nommé astragale. Sa route croise celle de Julien : il deviendra l'amour de sa vie. Il parle comme elle le langage des prisons et va l'aider à échapper aux autorités qui la traquent. De planque en planque, de rencontre en rencontre, la jeune fugitive est prête à toutes les audaces pour défendre sa fragile liberté. Quoi qu'il en coûte, chaque rayon de soleil est à prendre.
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« Mon inquiétude égale mon impatience. Je ressens un doute, la création est comme un miracle, et le doute est conséquence de l'incertitude du miracle. » Un moine bâtisseur est chargé de la construction de l'abbaye du Thoronet. Une oeuvre qu'il veut pure, vraie, réelle. Jour après jour, il décrit la vie du chantier entre travail harassant et discipline de fer, les difficultés techniques, la lente marche vers l'édification du lieu saint. Les doutes assaillent l'architecte. Pour parvenir au chef-d'oeuvre distingué entre mille, il faut allier l'expérience du métier et la spontanéité de l'art, apprivoiser l'inconnu. La création est, d'abord, un acte de foi.
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Les Grands cimetières sous la lune
Georges Bernanos
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- 14 Novembre 2014
- 9782757848203
En 1936, la guerre civile éclate en Espagne. Elle fera plus de six cent mille morts. Témoin des événements, George Bernanos condamne les exactions de la répression franquiste, dans ce journal aux accents de pamphlet, qui fit scandale lorsqu'il fut publié en France en 1938. Il y prend fait et cause pour les républicains, et dénonce le ralliement de l'Eglise espagnole au coup de force nationaliste du général Franco. Grands cimetières sous la lune est un récit de combat, fondamental, toujours actuel.
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Ce livre est un labyrinthe. A Los Angeles, chez un vieil aveugle qui vient de mourir, Johnny découvre un étrange manuscrit. Le texte se présente comme un essai sur un film, The Navidson Record : un « home movie » amateur dans lequel un dénommé Will Navidson a filmé l'emménagement de sa famille dans une surprenante maison en Virginie. Une maison dans laquelle il découvre une pièce qui jusqu'alors n'existait pas. Une maison plus grande à l'intérieur qu'à l'extérieur. Que cache la maison ? Quel est ce grondement qu'elle émet de temps à autre ? Pourquoi le manuscrit rend-il fou Johnny ?
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« Elle pourrait mourir la semaine prochaine, elle pourrait mourir demain : alors je pourrais m'emparer de ses papiers. » Critique sans scrupules, le Narrateur découvre que Juliana Bordereau, ancienne maîtresse du poète Jeffrey Aspern, vit recluse avec sa nièce Tita dans un palais vénitien délabré. Certain qu'elle a conservé des papiers intimes de son amant décédé soixante ans plus tôt, il invente, afin de s'en emparer, un stratagème meurtrier qui se retournera contre lui.
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Un huis-clos oppressant dans l'une des sentinelles les plus redoutées de l'Atlantique : le phare d'Ar-Men, surnommé par ses gardiens "l'enfer des enfers".
« Je ne voyais pas encore le navire, mais les éclairs me le montrèrent une seconde comme en pleine aurore. [...] Son affaire était réglée ».
Planté à la pointe extrême de la chaussée de Sein, le phare d'Ar-Men affronte en permanence un océan démonté. Le jeune Maleux est envoyé dans cet « enfer des enfers » pour assister Barnabas, le gardien. Trop longtemps isolé, celui-ci parle à peine et ne sait plus lire. C'est le jour où un navire vient s'éventrer sur un rocher que Maleux découvre, au péril de sa vie, l'étrange intérêt de son compagnon pour les noyées que la mer lui abandonne... -
« L'enfant s'était de nouveau levée [...] pour se glisser derrière le store, et regarder le jardin nocturne, comme s'il y avait quelque chose à y observer ou qu'elle avait répondu à un appel. »
Dans Le tour d'écrou, une jeune femme est engagée en tant que gouvernante pour veiller sur deux charmants enfants, Flora et Miles. Mais d'effrayantes apparitions commencent à rôder autour des enfants et semblent exercer sur eux une attirance maléfique.
Dans L'Élève, un jeune professeur diplômé d'Oxford est amené à s'occuper de Morgan, un enfant très intelligent à la santé fragile, avec lequel il noue une relation aussi étroite qu'ambigüe.
Deux nouvelles qui ont fait scandale et révèlent tout le talent et la virtuosité d'Henry James. -
« Il y avait un bébé qui venait de naître et s'appelait Ida. Sa mère l'avait retenu de ses mains pour empêcher Ida de naître mais le moment venu Ida était venue. Et avec Ida était venue sa jumelle, et c'est comme ça qu'elle était là Ida-Ida ».
Dans ce texte magnétique d'une grande modernité, l'écrivaine donne chair à sa conception de la littérature : « identité, répétition ». Elle interroge la perception de la réalité et la notion d'identité, déconstruit le langage et les procédés narratifs. C'est aussi un magnifique portrait de femme, dans toute sa complexité et son épaisseur. Ida est un être mouvant, insaisissable et en cela puissant. Gertrude Stein et Ida comme une seule femme, répétée à l'infini pour faire d'un être anonyme un personnage de légende. -
« Il s'agissait d'une armada de gamins qui couraient comme des scélérats. » Dans la Rome crépusculaire d'après guerre, une bande d'adolescents vit de petits larcins et de crimes divers. Cherchant la bonne combine qui leur fera gagner quelques lires, ils survivent tant bien que mal dans les faubourgs. Grand texte politique et moral, Les Ragazzi leur donnent la parole à travers la voix prodigieuse de Pier Paolo Pasolini.
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« Ce n'est qu'une illusion terrestre de croire que les minutes s'égrènent comme les grains d'un chapelet et qu'une fois disparues elles le sont pour de bon. » Billy Pilgrim mène plusieurs existences à la fois. Il fait des sauts dans le temps et l'espace : il est tantôt un vieil opticien américain, tantôt un tout jeune vétéran qui revit sa lune de miel ou bien encore un humain que les Trafalmadoriens ont kidnappé pour l'exhiber dans un zoo sur leur planète. Et surtout, Billy est ce soldat américain prisonnier à Dresde dans un ancien abattoir au moment du bombardement et de la destruction totale de la ville en 1945.
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En attendant le vote des bêtes sauvages
Ahmadou Kourouma
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- 28 Mars 2019
- 9782757877104
Le président Koyaga est un maître chasseur... et un dictateur de la pire espèce. Lors d'une cérémonie purificatoire, un griot des chasseurs et son bouffon lui racontent sa propre vie, sans omettre les parts d'ombre et de sang. Après avoir fait la guerre d'Indochine, Koyaga a en effet pris la tête de la République du Golfe en usant de la sorcellerie et de l'assassinat. Accompagné de son âme damnée Maclédio, il a parcouru l'Afrique, prenant des leçons auprès de ses collègues en despotisme. On n'aura guère de peine à reconnaître au passage Houphouët-Boigny, Sékou Touré, Bokassa, Mobutu.
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Les romans de l'interdit : Tormento & Madame Bringas
Benito Pérez Galdós
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- 11 Octobre 2024
- 9782757899540
« Ne me déshonore pas, ne me perds pas, ne révèle rien de ce secret qui est ma mort. [...] Que le passé reste enfoui, comme s'il datait d'il y a mille ans, qu'aucun être humain ne le sache... »
Madrid, 1868. Amparo - dite Tormento - est pauvre, très belle, dévouée à en mourir, mais manque cruellement de caractère. Ainsi passe-t-elle ses journées à servir la famille Bringas et ses nuits à empêcher sa soeur de dépenser leurs maigres économies. Agustín Caballero, richissime célibataire, s'éprend de la jolie domestique. Tormento n'y est pas insensible, mais elle doit cacher un grave secret qui, déjà, commence à s'ébruiter...
Le second roman révèle le personnage ridicule et attachant de madame Bringas, doté d'une finesse psychologique inattendue. Un diptyque sur les défauts et manigances humaines dans une langue riche, soulignée par un humour à nul autre pareil.
Maître incontesté de la littérature espagnole du XIXe siècle, Benito Pérez Galdós (1843-1920) est notamment l'auteur d'une oeuvre monumentale publiée entre 1875 et 1912 sous le titre Épisodes nationaux, une histoire romancée de l'Espagne de son époque. Il est élu à la Real Academia Española en 1897.
Traduit de l'espagnol par Sadi Lakhdari et Pierre Guénoun -
« Il se voyait sous l'aspect d'un termite se frayant un chemin à travers un rocher. Il semblait n'y avoir rien d'autre à faire que de vivre. Assis, il bougeait si peu qu'il n'aurait pas été surpris de voir des oiseaux venir se percher sur ses épaules ».
Dans une Afrique du Sud en guerre civile, Michael K décide de fuir la ville dévastée pour ramener sa mère sur les lieux d'une enfance heureuse. Mais elle ne survit pas au voyage. Après avoir dispersé ses cendres, cet homme fruste commence à cultiver un petit carré de terre, à partir de quelques graines trouvées par hasard. Mais toujours, la guerre le poursuit ; arrêté, emprisonné, il regagnera toujours son champ, son petit coin de paradis. L'histoire d'un homme solitaire qui refuse de se plier aux lois des hommes et surmonte l'oppression pour vivre sa vie comme il l'entend.
Une superbe parabole, à la fois sombre et éblouissante, sur la dignité humaine. -
Trois amis, se sentant surmenés, décident de remonter la Tamise en bateau. Les vacances idéales pour respirer un peu d'air pur, faire de l'exercice et se détendre ! Malgré les protestations de leur chien Montmorency, ils se lancent dans les préparatifs du voyage, et partent à l'aventure. Saynètes comiques et digressions hilarantes sur les comportements humains s'enchaînent au fil de l'eau.
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« Quand meurt, de façon inattendue, une personne aimée, on ne la perd pas tout en bloc ; on la perd par petits morceaux, et ça peut durer très longtemps. » Depuis le Canada où il s'est installé, John évoque avec nostalgie le puzzle de sa jeunesse, dans une petite ville du New Hampshire : la vie de collégien, les premiers émois amoureux, la quête du père inconnu, les débuts sournois de la guerre du Vietnam ; et par-dessus tout l'amitié parfaite avec Owen ? l'irrésistible Owen qui s'était voué à la double tâche de réparer le tort causé à John et de sauver le monde.
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De son vivant, Tolstoï a publié six versions de La Guerre et la Paix.
Traduite pour la première fois en français en 2002, cette quatrième version du chef-d'oeuvre est indéniablement la plus romanesque : plus vif et plus enlevé, le récit y est traversé d'un souffle exceptionnel. Pour les initiés comme pour ceux que la version la plus longue intimide, cette édition permet de découvrir sous un angle inattendu la fresque mythique des Bolkonski, des Rostov et des Bézoukhov : trois lignées d'aristocrates dont les destins seront bouleversés par les guerres napoléoniennes.
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Professeur de roumain, le narrateur enseigne dans une école de Bucarest. Si le métier le rebute, c'est pourtant dans cette école qu'il fera trois rencontres capitales : celle d'Irina, dont il tombe amoureux, celle d'un mathématicien qui l'initie aux arcanes de sa discipline, et celle d'une secte mystique qui organise des manifestations contre la mort dans les cimetières de la ville. Chef-d'oeuvre de Mircea Cartarescu, Solénoïde est le journal halluciné d'un homme qui cherche à percer le mystère de l'existence.
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« Là-bas, tout au bord du monde, à Tulugaqtitut, minuit avait sonné depuis un moment déjà. » Moses Berger est encore un enfant quand il entend parler de Solomon Gursky. Obsédé par ce personnage, il cherchera toute sa vie à démêler le vrai du faux dans les origines mystérieuses de sa famille. Il mènera son enquête épique et hilarante des bas-fonds londoniens du xixe siècle jusqu'à l'Amérique de la prohibition, de l'Arctique jusqu'au Mile End. Le tout sous le regard d'un corbeau maléfique tournoyant au-dessus de six générations de Gursky.
Nouvelle traduction par Lori Saint-Martin et Paul Gagné.
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« Pâle comme cire, avec sur le visage des marques et des signes aussi nombreux et fins que s'ils avaient été gravés par une aiguille, elle était l'image même d'un sphinx serein et raffiné ».
Henry James sonde l'équivoque de l'attrait entre un homme et une femme, qui ne peut s'accomplir que dans la mort ou par le culte des disparus que l'on va bientôt rejoindre. Inspirations pour Marguerite Duras (La Maladie de la mort), François Truffaut (La Chambre verte) ou encore Bertrand Bonello et Patric Chiha qui ont adapté La Bête dans la jungle au cinéma, ces nouvelles continuent de hanter le monde contemporain.
Henry James (1843-1916) est reconnu comme le grand précurseur du roman moderne. L'Autel des morts (1895) et La Bête dans la jungle (1903) sont parmi ses écrits les plus célèbres, ayant frappé la génération des auteurs du Nouveau Roman.
« La connaissance de l'histoire, vous la posséderez comme les héros de Henry James, quand elle sera terminée. » Marguerite Duras, Emily L. (1987).