Rentrée littéraire 2020Apeirogon, n.m. : figure géométrique au nombre infini de côtés.
Rami Elhanan est israélien, fils d'un rescapé de la Shoah, ancien soldat de la guerre du Kippour ; Bassam Aramin est palestinien, et n'a connu que la dépossession, la prison et les humiliations.
Tous deux ont perdu une fille. Abir avait dix ans, Smadar, treize ans.
Passés le choc, la douleur, les souvenirs, le deuil, il y a l'envie de sauver des vies.
Eux qui étaient nés pour se haïr décident de raconter leur histoire et de se battre pour la paix.
Afin de restituer cette tragédie immense, de rendre hommage à l'histoire vraie de cette amitié, Colum McCann nous offre une oeuvre totale à la forme inédite ; une exploration tout à la fois historique, politique, philosophique, religieuse, musicale, cinématographique et géographique d'un conflit infini. Porté par la grâce d'une écriture, flirtant avec la poésie et la non-fiction, un roman protéiforme qui nous engage à comprendre, à échanger et, peut-être, à entrevoir un nouvel avenir.
Venise, 1882. La belle et impétueuse Lou Salomé somme le Dr Breuer de rencontrer Friedrich Nietzsche. Encore inconnu du grand public, le philosophe traverse une crise profonde due à ses relations orageuses avec Lou Salomé et à l'échec de leur ménage à trois avec Paul Rée. Friedrich Nietzsche ou le désespoir d'un philosophe. Le Dr Breuer, l'un des fondateurs de la psychanalyse. Un pacte secret, orchestré par Lou Salomé, sous le regard du jeune Sigmund Freud. Tout est là pour une magistrale partie d'échecs entre un patient extraordinaire et son talentueux médecin. Mais qui est le maître ? Qui est l'élève ? Qui soigne qui ? Et c'est à une nouvelle naissance de la psychanalyse, intense, drôle et machiavélique, que nous convie Irvin Yalom.
Comment pouvait-on vivre jusque-là sans connaître les livres du docteur Irvin D. Yalom ? On se le demande. Ce n'est pas tous les jours que les livres de psychothérapie se lisent comme des romans. Geneviève Delaisi de Parseval, Libération.
Lorsqu'à l'occasion d'un check-up de routine on découvre un mélanome sous son omoplate droite, Julius Hertzfeld comprend que ses jours sont comptés. Un an tout au plus, lui annonce son dermatologue. Julius, 65 ans, vit à San Francisco où il exerce la profession de psychothérapeute. Le premier moment d'angoisse surmonté, il décide de vivre ses derniers mois comme il a toujours vécu. Et s'interroge : a-t-il vraiment réussi à aider ses patients ? Qu'est devenu par exemple Philip Slate, qu'il considère comme le grand échec de sa carrière ? Les retrouvailles avec Slate, devenu lui aussi psychothérapeute, se soldent par un marché : Julius accepte de superviser la carrière de Philip, à la condition que ce dernier suive sa thérapie de groupe pendant six mois. Au coeur de ce voyage où chacun cherche un sens à la vie, Schopenhauer, penseur du détachement et précurseur de la psychanalyse, dont Irvin Yalom nous retrace la vie.
« J'avais commencé à hiberner tant bien que mal à la mi-juin de l'an 2000. J'avais vingt-six ans... J'ai pris des cachets à haute dose et je dormais jour et nuit, avec des pauses de deux à trois heures. Je trouvais ça bien. Je faisais enfin quelque chose qui comptait vraiment. Le sommeil me semblait productif. Quelque chose était en train de se mettre en place. En mon for intérieur, je savais - c'était peut-être la seule chose que mon for intérieur ait sue à l'époque - qu'une fois que j'aurais assez dormi, j'irais bien. Je serais renouvelée, ressuscitée... Ma vie passée ne serait qu'un rêve, et je pourrais sans regret repartir de zéro, renforcée par la béatitude et la sérénité que j'aurais accumulées pendant mon année de repos et de détente. »
Jeune, belle, riche, fraîchement diplômée de l'université de Columbia, l'héroïne du nouveau roman d'Ottessa Moshfegh décide de tout plaquer pour entamer une longue hibernation en s'assommant de somnifères. Tandis que l'on passe de l'hilarité au rire jaune en découvrant les tribulations de cette Oblomov de la génération Y qui somnole d'un bout à l'autre du récit, la romancière s'attaque aux travers de son temps avec une lucidité implacable, et à sa manière, méchamment drôle.
"Le meilleur roman existentialiste qui n'ait pas été écrit par un auteur français."
Kirkus Review
À la fois fresque épique, reconstitution historique et oeuvre politique, un premier roman à l'ampleur exceptionnelle, qui nous mène du Saigon de 1975 en plein chaos au Los Angeles des années 1980. Saisissant de réalisme et souvent profondément drôle, porté par une prose électrique, un véritable chef-d'oeuvre psychologique. La révélation littéraire de l'année.
Au Vietnam et en Californie, de 1975 à 1980
Avril 1975, Saïgon est en plein chaos. À l'abri d'une villa, entre deux whiskies, un général de l'armée du Sud Vietnam et son capitaine dressent la liste de ceux à qui ils vont délivrer le plus précieux des sésames : une place dans les derniers avions qui décollent encore de la ville.
Mais ce que le général ignore, c'est que son capitaine est un agent double au service des communistes.
Arrivé en Californie, tandis que le général et ses compatriotes exilés tentent de recréer un petit bout de Vietnam sous le soleil de L.A., notre homme observe et rend des comptes dans des lettres codées à son meilleur ami resté au pays. Dans ce microcosme où chacun soupçonne l'autre, notre homme lutte pour ne pas dévoiler sa véritable identité, parfois au prix de décisions aux conséquences dramatiques. Et face à cette femme dont il pourrait bien être amoureux, sa loyauté vacille...
Prix Pulitzer 2016, Prix Edgar du Meilleur Premier Roman 2016, finaliste du prix PEN/Faulkner, un premier roman choc.
Translation Prize 2018 de la French-American Foundation
MacArthur Foundation Fellowship, "Genius Grant", 2017
Lauréat de l'Association for Asian American Studies Award for Best Book in Creative Writing (Prose) 2017
Prix Pulitzer 2016
Prix Edgar 2016
Andrew Carnegie Medal for Excellence in Fiction 2016
Prix Dayton Literary Peace for Fiction 2016
Asian/Pacific American Award for Literature (Adult Fiction) 2015-2016
California Book Award for First Fiction 2016
Prix Center for Fiction First Novel 2015
Un génie, un maniaque, une arnaque ? Qui est vraiment Stanislas Cordova, ce réalisateur de films d'horreur auquel on voue un culte acharné et qui vit reclus dans une vaste propriété ? Bannis des cinémas, ses longs-métrages sont projetés lors de séances clandestines qui tiennent plus du rite satanique que du divertissement. Le journaliste Scott McGrath a tenté de percer son mystère et y a laissé son mariage et sa carrière. Quelques années plus tard, quand la fille du cinéaste est retrouvée morte dans un entrepôt de Manhattan, McGrath décide de reprendre l'enquête, quitte à devenir un personnage de plus dans l'univers paranoïaque de Cordova...
Marisha Pessl joint la virtuosité d'une Donna Tartt à la science de l'intrigue d'une Gillian Flynn dans ce thriller qui se double d'une réflexion sur la puissance de la fiction. Addictif.
La suite très attendue du Sympathisant, Prix Pulitzer 2016 ! Où l'on retrouve Vo Danh, le fameux agent double, plongé dans le Paris des années 80, sa faune interlope, ses philosophes marxistes et sa Place de la Bastille... Chef d'oeuvre d'inventivité et de drôlerie, Le Dévoué est aussi un grand roman politique sur l'identité et sur l'Histoire qui n'en finit pas de nous rattraper.
Paris, été 1981
Après avoir réchappé d'un camp de rééducation, Vo Danh (l'homme sans nom, l'espion, l'agent double à la solde des communistes, héros et narrateur du
Sympathisant) atterrit à Paris en même temps qu'une cohorte de réfugiés vietnamiens. Il est accompagné de Bon, son frère de sang, toujours aussi résolument anti-communiste (et ignorant de la double identité de Vo Danh).
Tous deux logés dans le 11ème arrondissement de Paris, ils se lancent à l'assaut de la capitale bien décidés à faire leur trou et surtout à se remettre de leurs émotions. Hélas, Le Boss, leur seul contact à Paris, n'est autre qu'un trafiquant notoire qui leur offre en guise de job, de devenir ses hommes de main, chargés de régler leur compte aux mauvais payeurs et autres resquilleurs.ÂÂÂ Bien trop sensible pour supporter toute cette violence, Vo Danh propose au Boss de se lancer dans un trafic de cannabis auprès des intellectuels de gauche et autres philosophes marxistes. Un business plus tranquille et plus lucratif.
Du moins le croit-il, car très vite, il se retrouve au coeur d'une brutale lutte de territoire entre dealers algériens. Et comme si tout cela ne suffisait pas, Bon et lui apprennent une incroyable nouvelle : l'homme masqué, leur tortionnaire au camp de rééducation, serait lui aussi à Paris et occuperait un poste important à l'ambassade du Vietnam.
Pour Vo Danh qui pensait couler des jours heureux à Paris, boire des crèmes en terrasse tout en se goinfrant de croissant, les ennuis ne font que commencer...
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Auteur du retentissant Sympathisant, Viet Thanh Nguyen livre un recueil de nouvelles d'une justesse, d'une acuité et d'une élégance peu communes, et offre sa voix à tous les déracinés.
Dans un pays où tout était affaire de possessions, nous ne possédions rien d'autre que nos histoires. Vietnamiens, ils ont fui le communisme à la fin des années 1970 pour s'exiler de l'autre côté du Pacifique, en Californie. Ils vivent entre deux rives, entre pays d'adoption et pays de naissance, pas encore Américains, plus tout à fait Vietnamiens. Certains sont figés dans le passé, hantés par les fantômes, effarés par l'hédonisme occidental ; d'autres veulent aller de l'avant, pour eux, pour les enfants, pour la possibilité d'une autre vie. Pour n'être plus simplement des réfugiés.
Le serial killer le plus dangereux de tous les temps est parmi vous mais seule une personne le sait... Sur dix-huit mille assassinats par an aux États-Unis, seulement deux cents sont le fait de tueurs en série. Aussi les forces de police ne privilégient-elles que rarement la piste du serial killer. Lorsque quatre homicides sont commis en quinze jours à New York, selon des modes opératoires complètement différents, personne ne songe à faire un lien entre eux. Personne, sauf John Costello. Documentaliste au City Herald, et obsédé par les serial killers, celui-ci découvre en effet que ces meurtres ont été commis à la date anniversaire d'un meurtre ancien, oeuvre à chaque fois d'un tueur en série célèbre, selon des procédures rigoureusement identiques jusque dans les moindres détails. Y aurait-il dans la ville un serial killer qui s'inspire de ses prédécesseurs et leur rend ainsi un funèbre hommage ? En compagnie de Karen Langley, une journaliste du City Herald, et de Ray Irving, détective du NYPD, John va se livrer à la traque de cet assassin très particulier, à l'intelligence aussi fulgurante que morbide et à la virtuosité impressionnante.
Bouleversant tous les clichés de rigueur, R. J. Ellory transfigure ici totalement le genre du roman de serial killer, dont on pensait pourtant avoir fait le tour, en lui insufflant un souffle complètement nouveau, comme seuls les très grands écrivains savent le faire. Avec le formidable sens de l'intrigue, des personnages, du suspense et le pouvoir d'émotion qu'on lui connaît, il nous donne ainsi le roman définitif sur le sujet.
Le " Citizen Kane " du roman de serial killer.
Après plus de vingt-cinq ans de malédiction éditoriale, nous avons le plaisir de vous présenter pour la première fois en langue française Au-delà du mal, de Shane Stevens, l'un des livres fondateurs du roman de serial killer, avec Le Dahlia noir de James Ellroy et Le Silence des agneaux, de Thomas Harris. À 10 ans, Thomas Bishop est placé en institut psychiatrique après avoir assassiné sa mère. Il s'en échappe quinze ans plus tard et entame un périple meurtrier particulièrement atroce à travers les États-Unis. Très vite, une chasse à l'homme s'organise : la police, la presse et la mafia sont aux trousses de cet assassin hors norme, remarquablement intelligent, méticuleux et amoral. Les destins croisés des protagonistes, en particulier celui d'Adam Kenton, journaliste dangereusement proche du meurtrier, dévoilent un inquiétant jeu de miroir, jusqu'au captivant dénouement. À l'instar d'un Hannibal Lecter, Thomas Bishop est l'une des plus grandes figures du mal enfantées par la littérature contemporaine, un " héros " terrifiant pour lequel on ne peut s'empêcher d'éprouver, malgré tout, une vive sympathie. Au-delà du mal, épopée brutale et dantesque, romantique et violente, à l'intrigue fascinante, constitue un récit sans égal sur la façon dont on fabrique un monstre et sur les noirceurs de l'âme humaine. D'un réalisme cru, presque documentaire, cet ouvrage, hanté par la figure de Caryl Chessman, n'est pas sans évoquer Le Chant du bourreau de Norman Mailer et De sang-froid de Truman Capote. Un roman dérangeant, raffiné et intense.
Une histoire vraie du meurtre en Amérique. Dans la lignée de l'oeuvre de David Simon ( The Wire), une oeuvre magistrale de journalisme littéraire, élu meilleur document de l'année par le New York Times et le Washington Post.
South Central, Los Angeles. Le Ghetto. À la fois un lieu et un destin. Un quartier où les jeunes, noirs pour la plupart, sont souvent plus en sécurité en prison que dans les rues, où les plus violents sont les héros, et les victimes laissées pour compte.
Sauf peut-être par quelques hommes, qui considèrent encore ces victimes comme des fils, des frères, des êtres humains à part entière. Ces hommes, ce sont les policiers du district qui, dans le marasme ambiant, s'accrochent comme ils le peuvent pour donner un sens à leur métier, luttant tout autant contre le meurtre que contre une administration déconnectée de la réalité.
Ainsi lorsqu'un jeune du quartier, Bryant Tennelle, est abattu sur un trottoir, non loin de son domicile, l'inspecteur John Skaggs, en dépit des moyens dérisoires dont il dispose et de la résignation ambiante, va tout faire pour éviter que ce jeune garçon ne soit qu'un nom de plus inscrit sur la liste annuelle des milliers d'assassinats non résolus de jeunes Afro-Américains.
À partir de ce simple fait divers et de milliers d'heures de témoignage, Jill Leovy nous livre un document criant d'humanité. Pourquoi un jeune Noir a-t-il quinze fois plus de chance de se faire tuer qu'un Blanc aux États-Unis ? C'est toute la " peste américaine " qu'elle dissèque avec ce portrait intime et bouleversant, fait de morts absurdes et impunies, de proches dévastés et d'enquêteurs acharnés mais démunis.
Une analyse forte et humaine, un livre coup de poing, aussi dévastateur que le plus réaliste des romans.
Quand l'auteur de Fight Club s'attaque au plaisir féminin.Penny Harrington, aspirante avocate, travaille dans un prestigieux cabinet new-yorkais. C'est là qu'elle rencontre par hasard le magnat des médias, Linus Maxwell, venu régler les détails de son divorce avec la star française Alouette d'Ambrosia. Le soir même, Linus invite Penny à dîner.
Comment s'habiller lorsqu'on sort avec l'homme le plus riche du monde ? Comment se comporter quand son hôte compte parmi ses conquêtes les femmes les plus célèbres de la planète ? Et pourquoi un homme comme lui invite-t-il à dîner une fille aussi désespérément normale ? Malgré toutes ces questions, Penny passe une soirée de rêve, et c'est le début d'un véritable conte de fées.
Notre Cendrillon des temps modernes tombe en effet sous le charme de son chevalier servant. Amoureux platonique, celui-ci l'enchante. Aussi, quand elle croise Alouette à Paris et que celle-ci lui conseille de ne surtout jamais faire l'amour avec Maxwell, Penny ne comprend d'abord pas très bien. Mais, très vite, tout s'éclaire. Maxwell voue en effet une véritable obsession au plaisir féminin, une obsession aux conséquences multiples et très étonnantes.
Partez à la quête du plaisir avec l'enfant terrible des lettres américaines et
Cinquante nuances de Grey va immédiatement vous apparaître comme un hors-d'oeuvre sans saveur. Avec cette nouvelle satire radicale de notre société, Chuck Palahniuk empoigne une fois de plus le lecteur dès les premières phrases pour le laisser ébloui et sonné à la fin de ce roman, sans aucun doute l'un de ses plus réussis.
Louisiane, 2009. La plantation de Belle Vie a été transformée en parc d'attractions historique, témoignage d'une époque révolue.
Mais à Belle Vie comme partout en Amérique, à côté de ce passé reconstitué et souvent mythifié, l'histoire suit son cours. Les champs de canne à sucre appartiennent aujourd'hui au groupe Groveland Farms, qui cherche à s'agrandir et remplace les employés locaux par des immigrés clandestins.
Un matin, le corps d'une jeune femme est retrouvé près de la clôture de la propriété, la gorge tranchée.
Pour Caren Gray, responsable du domaine, c'est le début d'une plongée dans les eaux troubles du présent, mais également dans les secrets du passé : Belle Vie, malgré les efforts pour passer sous silence la réalité de son histoire, s'est bâti sur le sang, la violence et l'exploitation...
SAIT-ON JAMAIS OÙ COMMENCE LA FOLIE ?À San Francisco, la vie bien ordonnée du docteur Eldon Chance est en train de partir à vau-l'eau. À bientôt cinquante ans, le brillant neuropsychiatre récemment divorcé commence à trouver son quotidien ennuyeux. Ce vide est bientôt comblé par la soudaine fascination qu'il éprouve pour une de ses patientes, la très séduisante mais très instable Jaclyn Blackstone. Hélas pour lui, le mari de celle-ci, un flic corrompu et dangereux de la brigade criminelle, est d'une jalousie féroce et personne ne souhaite l'avoir pour ennemi. Peu à peu, l'obsession que Chance nourrit pour Jaclyn va l'entraîner dans une histoire autrement plus sombre et complexe que ce qu'il avait imaginé...
Hommage à Sueurs froides d'Alfred Hitchcock, le nouveau thriller de Kem Nunn pousse le suspense à son paroxysme. On retrouve avec bonheur son style fait d'humour et de lyrisme, ainsi que son exceptionnelle acuité psychologique dans un récit dérangeant et obsédant.
" Kem Nunn est le digne héritier de James M. Cain et de Raymond Chandler. Je ne pense pas qu'il puisse exister un autre écrivain avec le sens du mal aussi chevillé au corps. " Jim Harrison- Prix Lire du Roman noir pour
Tijuana Straits.
Brillant, exigeant, un texte de la reconstruction psychique et artistique qui confronte avec pudeur et élégance deux questions essentielles : pourquoi écrire ? Pourquoi vivre ? Il fut un temps où je lisais les carnets de Katherine Mansfield pour me distraire. " Cher ami, de ma vie je vous écris dans votre vie ", écrivit-elle dans une entrée. En lisant cette phrase, j'ai pleuré... Elle me rappelle aussi la raison pour laquelle je ne veux pas m'arrêter d'écrire. Les livres que l'on écrit - passés, présents et futurs - n'essaient-ils pas de dire la même chose : Cher ami, de ma vie je vous écris dans votre vie
? Qu'il est long, le chemin d'une vie à une autre ! Convoquant à la fois philosophie et littérature, une oeuvre remarquable où l'auteur d'Un beau jour de printemps interroge celle qu'elle a été, celle qu'elle est et celle qu'elle sera : l'enfant persécutée, la scientifique dans l'âme, l'immigrante au parcours complexe, la mère en quête de réponses, l'écrivain au coeur d'une nouvelle création...
Ce livre explique pourquoi les « Arabes » sont une obsession française. À la fois histoire coloniale et histoire de la sexualité, il montre que la révolution sexuelle des années 1960 et 1970 fut intimement liée à la guerre d'Algérie, à la décolonisation et à l'immigration. Après l'indépendance, loin d'être un tabou, la figure de l'« Arabe » irrigue tous les débats publics : discours de l'extrême droite, du mouvement homosexuel, du catholicisme social, débats sur la prostitution, « vogue » de la sodomie dans les années 1970, fantasme de la traite des Blanches, ou question du viol, centrale pour l'extrême gauche et chez les féministes. Revisitant ces vingt années si cruciales pour l'histoire de la France d'aujourd'hui, Mâle décolonisation est appelé à faire date.
Les héros des nouvelles subversives et implacables rassemblées dans Nostalgie d'un autre monde ont tous un point commun : ils ont pris un mauvais virage. Certains sont séparés ou divorcés, d'autres sont au chômage, endettés, en conflit avec leur famille. Instables, pétris de défauts et d'incertitudes, ils expérimentent le désir, l'obsession, la solitude, l'amour et l'échec, tout en aspirant à se reconnecter au monde qui les entoure. Dans « Élévation », Ottessa Moshfegh brosse le portrait d'une jeune professeure aux habitudes révoltantes. « M. Wu » est un vieux voyeur esseulé qui prend son courage à deux mains pour aborder la femme nichée au creux de tous ses fantasmes. « Un monde meilleur » découvre une petite fille convaincue qu'elle vient d'un autre monde et doit tuer quelqu'un pour pouvoir y retourner - or se présente un jour la victime parfaite...
" Un roman d'une rare intensité, d'une puissance ahurissante, aussi bien sur le fond que sur la forme. Ce livre extraordinaire restera hélas, mille fois hélas, le seul ouvrage de son auteur, mais c'est un chef-d'oeuvre, et en tant que tel, je suis sûr qu'il marquera durablement l'esprit de ses lecteurs. Il le mérite. " R. J. Ellory
Élu meilleur thriller de l'année par le New York Times. En Pologne, quelques années après la chute du communisme. Lorsqu'on retrouve le cadavre d'un homme dans la forêt qui entoure le petit bourg de Jadowia, Leszek, un ami de la famille du disparu, décide de faire la lumière sur cette affaire. Il comprend vite que cet assassinat est lié à l'histoire trouble du village. Mais dans cette petite communauté soudée par le silence, beaucoup ont intérêt à avoir la mémoire courte et sont prêts à tout pour ne pas réveiller les fantômes du passé. L'ère communiste a en effet laissé derrière elle bien des séquelles et personne n'a rien à gagner à évoquer cette période où la dénonciation était encouragée, la paranoïa et la corruption omniprésentes, les comportements souvent veules. Sans parler de secrets plus profondément enfouis encore, datant de la Seconde Guerre mondiale, lors de la disparition brutale des Juifs établis à Jadowia depuis plusieurs générations. Leszek va devoir mettre sa vie en jeu pour venir à bout de cette chape de silence, et faire surgir une vérité bien plus inattendue encore que tout ce qu'il avait imaginé. Avec ce thriller hors normes, au style d'une beauté et d'une puissance rares, Charles T. Powers aborde avec un art magistral de l'intrigue et du suspense des thèmes aussi universels que la culpabilité collective et individuelle, la mémoire et l'oubli - et les répercussions de l'histoire dans la vie de chacun. Ce " roman exceptionnel ", selon le New York Times, est un véritable chef-d'oeuvre du genre.Né en 1943 dans le Missouri, Charles T. Powers a dirigé depuis Varsovie le département Europe de l'Est du Los Angeles Times. Il est décédé brutalement en 1996 après avoir remis le manuscrit de son unique roman, En mémoire de la forêt, à son éditeur.
J'ai failli être à ta place un jour, et c'est pour ça que je me suis permis d'inventer ce monde pour parler avec toi. On peut supporter la tristesse, mais elle est une garnison impuissante contre la cécité de la tragédie. Le suicide d'un adolescent, le deuil d'un parent. Le dialogue qu'imagine une mère avec son enfant pour continuer à lui parler, à l'entendre, à le faire exister. Le cache-cache intellectuel de deux esprits marqués par le sceau de la création.
Après le très brillant
Cher ami, de ma vie je vous écris dans votre vie, qui fut en lice pour le prix Médicis et le prix du Meilleur livre étranger, Yiyun Li rend un hommage plein de tendresse, de poésie et de pudeur à son fils, et mêle magnifiquement l'intime à l'universel : la douleur après la perte d'un être cher, le refuge que constituent les mots et, plus largement, la puissance cathartique de la littérature.
"Recensement est une ode vitale à l'amour inconditionnel; un psaume aux miracles de tous les jours; un livre empreint d'une bonté à vous briser le cœur." - David Mitchell
Lorsque son cardiologue lui apprend qu'il n'a plus que quelques mois à vivre, un médecin décide de devenir agent du recensement et emmène dans sa tournée son fils adulte, atteint de trisomie 21. Sur la route qui les conduit dans les paysages sauvages et désindustrialisés du Nord d'un pays anonyme, ils traversent de nombreux villages (désignés par une simple lettre, de A à Z) et font des rencontres plus ou moins amicales qui leur offrent un échantillon divers de l'humanité. Les liens singuliers qui unissent ce père à son fils se dévoilent alors peu à peu, tandis que le terme inéluctable du voyage se profile et que resurgissent en lui les souvenirs de sa jeunesse, de la femme qu'il a aimée, d'un monde disparu.
Conte initiatique sous la douceur et la simplicité apparentes duquel affleure une étrange inquiétude, le roman inclassable de Jesse Ball nous entraîne dans un univers parallèle, au croisement du road trip, de la dystopie et de la poésie. Par sa candeur, sa pudeur et l'émotion qu'il suscite sans jamais en dévoiler tout à fait le mystère, Recensement nous invite à porter un regard neuf sur le monde, et nous fait découvrir un jeune écrivain à la voix unique.
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Clément Baude
Jesse Ball est né en 1978, dans une famille d'origine irlando-sicilienne installée à Port Jefferson (Long Island, New York). Après des études de lettres à Vassar puis à Columbia University, il publie son premier recueil de poésie à 24 ans. Auteur d'une œuvre abondante et éclectique (poèmes, romans, nouvelles, dessins), traduit dans une dizaine de pays, il a été sélectionné dans la liste des " meilleurs jeunes auteurs américains " du magazine Granta en 2017 et a été finaliste du National Book Award en 2015. Recensement, son septième roman, et le tout premier jamais publié en France, a remporté le Gordon Burn Prize en 2018. Jesse Ball vit depuis une dizaine d'années à Chicago, où il enseigne à la School of the Art Institute.
"Une méditation profonde et bouleversante sur l'amour, la perte et la paternité." - The New York Times Review of Books
"Un roman à l'impact dévastateur. Une pure histoire d'amour dans l'écrin traditionnel d'un récit de voyage, qui fait écho à W. G. Sebald ou à Italo Calvino, mais dont la singularité n'appartient qu'à Jesse Ball." - The Chicago Tribune
Dans la tradition rude d'un Hubert Selby Jr., d'un Daniel Woodrell ou d'un Donald Ray Pollock, avec toute l'humanité brute et complexe de Breaking Bad et de Reservoir Dogs, ce premier recueil de nouvelles aborde sans concession les facettes violentes et noires du coeur humain.
« Sans les familles, il n'y a pas d'histoires. »
La dernière fois que Lien a vu ses parents, c'était en 1942, à La Haye, alors qu'une inconnue l'emmenait loin de chez elle pour échapper aux Allemands. Elle avait huit ans. Élevée dans l'amour d'une famille adoptive, elle a pourtant rompu avec ceux qui l'avaient protégée. Près de cinquante ans plus tard, Bart Van Es se lance dans l'exploration de ce passé. Qui était cette petite fille, cachée par ses grands-parents, avec laquelle son père a été élevé et dont personne ne prononce plus le nom ? Que s'est-il passé pendant la guerre, et après ?
Lien a aujourd'hui quatre-vingt-cinq ans, elle vit à Amsterdam, et l'enquête réparatrice de Bart Van Es va leur permettre à tous deux d'affronter leur histoire. Celle d'une enfance meurtrie par la guerre ; celle d'une famille qui dut faire face au traumatisme que la barbarie nazie sema derrière elle ; celle d'un pays qui plus que d'autres collabora à la déportation des Juifs.
Bart Van Es livre le récit bouleversant de cette vie volée, rassemblant patiemment les pièces d'un passé jusque-là effacé.
Bart Van Es est professeur de littérature anglaise à l'université d'Oxford (Royaume-Uni). Spécialiste d'Edmund Spenser et de Shakespeare, il leur a consacré plusieurs livres reconnus. The Cut Out Girl (Penguin Random House, 2018), traduit ici, a remporté le Costa Book of the Year 2018.
Traduction de l'anglais (Grande-Bretagne) par Clément Baude
Après l'hypnotique Desert Home, James Anderson livre un deuxième roman noir d'une étrangeté fascinante, un road novel magnétique, dans le décor envoûtant et apocalyptique du désert de l'Utah.
La neige et la glace ont envahi la route 117. Au milieu de ce décor lunaire, Ben, chauffeur routier, s'accroche à son volant comme à une planche de salut, pour oublier la disparition brutale, quelques semaines plus tôt, de la femme qu'il aimait.
Mais un matin, à la station-service, un étrange colis l'attend... Un gamin et son chien, laissés là avec ce mot : " S'IL TE PLAÎT, BEN. GROSSE GALÈRE. MON FILS. EMMÈNE-LE AUJOURD'HUI. CONFIANCE À TOI SEULEMENT. PEDRO. "
Pourquoi ce Pedro, un quasi-inconnu qu'il n'a pas revu depuis des mois, tient-il tant à lui confier son enfant mutique ?
Tandis que Ben reprend la route en quête de réponses, accompagné de ses improbables passagers, un drame l'oblige à interrompre ses recherches : son ami John, prédicateur qui arpente la 117 avec une croix sur le dos, vient d'être laissé pour mort sur le bord de la chaussée.
Dans ce coin perdu de l'Utah, les mystères et les dangers collent à l'asphalte. Pour Ben, c'est le début d'une enquête ahurissante, aux troublantes ramifications...
Le roman des années de poudre, par l'un des talents les plus prometteurs des lettres américaines.
1974. En plein scandale du Watergate, Alice Galton, riche héritière d'un magnat de la presse, est enlevée en Californie par un groupuscule gauchiste. Cette jeune fille de bonne famille, élevée au sein de l'élite américaine épouse contre toute attente la cause des révolutionnaires et participe à un braquage à San Francisco. Les médias s'emparent de l'affaire, l'Amérique entière est sous le choc, toutes les polices du pays se lancent aux trousses des terroristes. Dans la lignée de Pastorale américaine, de Philip Roth, et du Temps où nous chantions, de Richard Powers, Christopher Sorrentino s'empare, avec ce roman exceptionnel, de l'histoire contemporaine des États-Unis. S'inspirant d'un fait-divers réel, l'enlèvement par le Weather Underground de la riche héritière Patty Hearst et la conversion de celle-ci à la cause de la gauche radicale, il dresse un fabuleux tableau de cette période, les Seventies, marquée à la fois par le discrédit du pouvoir politique, l'errance délétère des idéaux révolutionnaires et la montée en puissance de la société du spectacle. Mêlant l'intime et l'histoire, Christopher Sorrentino, servi par un style virtuose et un formidable sens de la construction, nous offre un roman qui transcende tous les genres : à la fois thriller, chronique familiale, histoire d'amour, comédie postmoderne et exploration géniale du côté obscur de notre société.