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LISE BELPERRON
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Une jeune héritière d'un empire narco fait construire une tombe digne d'un palace à sa meilleure amie assassinée ; une migrante tuée revient à la vie, résolue à se venger de ses agresseurs ; une sorcière invoque le seigneur des Ténèbres pour se débarrasser de sa voisine et de ses chiens qui défèquent dans son jardin... Qu'elles soient femmes au foyer, influenceuses, trafiquantes, riches ou pauvres, les héroïnes des nouvelles de Chiennes de garde sont déterminées à résoudre leurs problèmes par elles-mêmes.
« Dahlia de la Cerda frappe fort avec Chiennes de garde , recueil de nouvelles aux héroïnes fougueuses et déterminées. » Le Monde -
L'invincible été de Liliana
Cristina Rivera Garza
- Christian Bourgois
- Satellites
- 3 Octobre 2024
- 9782267047806
Mexico, 16 juillet 1990. Liliana Rivera Garza, étudiante en architecture, est assassinée chez elle par son ex-petit ami. Celui-ci parvient à s'enfuir et ne sera jamais arrêté ni jugé. Depuis, la famille a affronté le deuil et la culpabilité en silence, et ce féminicide a fini par se fondre dans l'implacable histoire des violences domestiques au Mexique (où sont commis 10 féminicides par jour).
Trente ans après le drame, sa grande soeur Cristina, écrivaine, retourne au Mexique pour tenter de faire rouvrir l'enquête et retrouver l'assassin, mais aussi pour comprendre l'engrenage qui a mené au crime. Comment une jeune femme brillante, éprise de liberté, et très entourée, s'est-elle retrouvée au coeur d'une relation toxique sans que personne ne s'en aperçoive ? Rassemblant ses propres souvenirs, des fragments du journal intime de Liliana et des témoignages de ceux qui l'ont connue, l'autrice reconstitue la vie de la jeune femme : au cours de son dernier été, elle a aimé, pensé et voyagé plus librement que jamais, alors qu'elle tentait de survivre dans un monde où la violence de genre a été normalisée.
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16 juillet 1945, à 5 h 29, un champignon atomique s'élève au-dessus d'un désert du Nouveau-Mexique et transforme le sable en verre.
Trinity, le premier essai d'arme nucéaire, marque l'aboutissement du projet Manhattan, un travail de recherche à la fois salvateur et mortière. Empruntant aux codes duthéâtre, Elisa Díaz Castelo rappelle que cette histoire fut aussi féminine en donnant voix à Kitty Oppenheimer, à Jean Tatlock, à la scientifique Leona Woods ou aux jeunes ouvrières d'Oak Ridge qui furent recrutées sans savoir à quoi elles allaient oeuvrer.
Avec la lucidité de celles qu'on laisse toujours aux portes de l'Histoire, cette polyphonie féminine met en lumière l'orgueil et l'aveuglement d'hommes démiurges lancés dans une course contre la montre qui ne peut mener qu'à la désolation. Filles atomiques dit l'innocence voleé et l'impuissance de femmes obligées d'élever leurs enfants et de sacrifier leur jeunesse sur les lieux du drame à venir, dans une langue saisissante qui épouse les élans contraires de ces existences coincées entre vie et mort, entre création et destruction. -
Beatriz da Costa, Anna Halprin, Audre Lorde, Susan Sontag, Jo Spence, Hannah Wilke. Ces six femmes ont en commun d'être artistes et d'avoir été affectées par le cancer. Toutes ont décidé de vivre la maladie comme une expérience transformatrice à travers l'écriture, la photographie ou la danse.
En intriquant sa propre expérience du cancer et ses interrogations artistiques avec les oeuvres et les actions de ces artistes majeures qui, chacune à sa manière, a lutté pour imposer son travail et a été confrontée à des choix médicaux souvent complexes et douloureux, Josune Urrutia Asua alimente la réflexion sur le traitement médical des femmes, la place qui leur est dévolue dans la société et invite à reconsidérer la notion de soin en donnant une place cruciale à la créativité. -
Maria, en 1969 et Alicia, en 2018, deux ombres dans la fourmillante ville de Madrid, deux femmes aux trajectoires contrariées et qui voudraient enfin, un jour, s'appartenir.
" Dans le fond, tout revient à l'argent : au manque d'argent. "
Elles sont deux ombres dans la fourmillante ville de Madrid : Mari?a qui, en 1969, a abandonné famille et enfant pour servir des gens plus riches qu'elle ; et Alicia qui, en 2018, vit et se perd dans un boulot et une relation précaires. Elles sont deux trajectoires contrariées, deux femmes sous le joug d'un mari, d'un employeur, d'une condition sociale dont elles ne peuvent s'extraire. Elles voudraient enfin, un jour, s'appartenir.
" Un époustouflant premier roman. Avec une rare intelligence, Elena Medel compose un livre d'une profonde maturité sur la précarité et le déclassement. Un travail de haute couture. "
Le Monde des Livres
" Elena Medel tisse l'intime et le politique depuis un point de vue rarement lu. Une nouvelle voix féministe puissante. "
L'Humanité
" Elena Medel compose son roman comme un puzzle dont les détails forment, à la fin, une image qui marquera les mémoires. "
Le Soir
" Un premier roman beau de maîtrise et d'intelligence. "
Lire
" Porté par une verve frondeuse et une écriture tendre, le roman évoque aussi bien Annie Ernaux que Nicolas Mathieu et enflamme nos esprits. " Causette
Traduit de l'espagnol par Lise Belperron. -
Pourquoi tu revenais tous les étés ?
Belén López peiró
- Éditions Globe
- 1 Septembre 2022
- 9782383611257
Une adolescente est abusée à plusieurs reprises par son oncle policier. Des années plus tard, elle décide de sortir du silence et de porter plainte, au risque de faire exploser sa famille. Ce livre est le récit de cette déflagration. Tour à tour, chacun s'adresse à la narratrice, l'accuse, la console, l'humilie, l'insulte, prend son parti, émet des doutes. Entre ces prises de parole, souvent violentes, se déploie la langue aride des actes judiciaires - dépôt de plainte, témoignages, expertises psychologiques.
À travers cette polyphonie dont la victime est le centre, un centre qui ne parle pas, ou presque, Belén López Peiró fait comprendre ce qu'il en coûte d'ouvrir la bouche quand on est une femme en Amérique latine. Car derrière tout agresseur se dresse un système qui perpétue l'impunité des coupables, jette l'opprobre sur les victimes et prétend défendre la paix des familles.
Un cri de rage, un coup de poing, aussi direct que cru, aussi bouleversant qu'efficace. -
« Votre mère est très nerveuse. » C'est ainsi que tout a basculé dans la vie de Clara. Un premier accroc dans le cours des jours qui depuis n'a cessé de s'élargir, comme les fissures dans la santé mentale de sa mère, clandestine en Argentine pendant la dictature, puis exilée au Mexique, qui fume cigarette sur cigarette au milieu des fantômes de son passé, le regard vide...
Clara est la seule à pouvoir aider sa mère à obtenir la réparation promise par l'État argentin. Trentenaire pragmatique, mais paumée, partagée entre la tendresse et l'agacement, entre le Mexique et l'Argentine, elle s'efforce de s'occuper au mieux d'une figure maternelle tombée en morceaux et de trouver sa place, si tant est qu'elle existe, dans une capitale tentaculaire et terriblement embouteillée.
Avec un remarquable sens de la langue, un humour parfois noir et un esprit toujours vif, Ana Negri explore le lourd héritage de l'exil tout en essayant de débrouiller les fils de son histoire et de tirer au clair sa propre identité. Elle signe un premier roman d'une rare délicatesse, où la mémoire traumatique de la dictature argentine agit comme une bombe à retardement tapie au plus profond de l'être. -
C'est fou le nombre de choses que les mères ne font pas : boire, faire la fête, avoir une vie, voir du monde, écrire.
Alors qu'elle fait ses premiers pas balbutiants dans la maternité, une romancière à succès apprend qu'une de ses anciennes connaissances vient de noyer ses jumeaux. Le fait divers secoue toute l'Espagne, mais pour elle, l'histoire devient une obsession. Elle demande un congé sabbatique, non tant pour élever son enfant que pour se lancer dans une enquête vertigineuse sur ce crime.
Parmi les choses que les mères ne font pas, il y avait aussi tuer. Mais ça, c'était avant.
En s'attaquant au tabou des tabous, l'infanticide, en questionnant le rapport entre maternité et création, avec Doris Lessing ou Sylvia Plath, en évoquant sans fard la vie secrète, solitaire et ennuyeuse, de la jeune maman, en croisant le fer avec les « mères à l'enfant » triomphantes et caricaturales des magazines, Katixa Agirre questionne la violence, l'ambivalence et les bouleversements que charrie l'enfantement dans une société résolue à les passer sous silence.
Elle ne donne pas de réponse. Elle se contemple dans un miroir trouble et obscur. Son roman, mené comme un thriller, mêle brillamment chronique judiciaire et récit intime, et met en lumière les fragilités et les gouffres méconnus des mères débutantes. Il n'en est que plus perturbant, courageux et nécessaire. -
"Il y a vingt ans, la veille de Noël, mon meilleur ami a tué sa soeur et s'est jeté dans un ravin". Vingt ans après, alors que l'affaire a été classée, que toutes les questions sont restées sans réponse, et que le secret est devenu énigme, Miguel Ángel Hernández revient sur les lieux du crime. Que cherche-t-il ?? A se réconcilier avec le jeune homme emprunté qu'il était alors ?? A connaître enfin la vérité? ? A rendre justice à son ami Nicolàs ?? Son enquête déterre les racines et réveille le passé qu'il a voulu fuir toute sa vie ? : une enfance marquée par l'Eglise catholique et le poids du péché? ; l'omniprésence de la maladie et de la mort ? ; derrière la splendeur du paradisiaque Verger de citronniers, un enfer d'oppression et de fermeture.
"? On ne gagne pas toujours à écrire, dit-il, parfois aussi on fait naufrage face à la douleur des autres. ? " Pourtant son récit, où alternent roman policier et réflexions autobiographiques, est aussi l'occasion d'éprouver une troublante nostalgie, et d'expérimenter le pouvoir d'émancipation de la littérature face à l'horreur et à l'incompréhension.